« The witches » aurait dû être un bon film. Un scénario de Nigel Kneale produit par Hammer, ça a donné notamment la série « Quatermass »
The Witches (1966)
(Pacte avec le diable)
Réalisé par Cyril Frankel
Ecrit par Nigel Kneale d’après le roman de Norah Lofts
Avec Joan Fontaine, Kay Walsh,…
Directeur de la photographie : Arthur Grant
Produit par Anthony Nelson Keys pour Hammer Films Productions
90 mn
UK
Gwen (Joan Fontaine) est une institutrice anglaise qui revient d’Afrique où elle a vécu une expérience traumatisante avec un sorcier local. Elle accepte un poste dans un village de la campagne anglaise. Les débuts sont idylliques mais Gwen est rapidement perturbée par des histoires et des évènements étranges. Elle en déduit que son petit village est en fait le repère de sorcières qui sont sur le point de sacrifier une jeune fille.
« The witches » aurait dû être un bon film. Un scénario de Nigel Kneale produit par Hammer, ça a donné notamment la série « Quatermass », l’un des plus beaux succès anglais en matière d’horreur. Mais non. « The Witches » est un film moyen qui ne semble pas tout à fait sûr de la direction qu’il veut prendre.
Si on le compare à « The Wicker man » (1973) sur un thème voisin, force est de constater que « The Witches » a bien moins de personnalité, et n’assume pas son côté humoristique, qui semble pourtant bien induit par certaines situations et certains dialogues.
Le film souffre à la fois d’un scénario pas crédible pour un sou, de personnages et de situations sous exploités (le personnage du frère faux prêtre et vrai névrosé), et d’une réalisation paresseuse. L’interprétation de Joan Fontaine, ancienne star hollywoodienne, ici dans son dernier rôle sur grand écran, est au mieux caricaturale.
Le dernier quart d’heure achève le film. Certains éclateront de rires devant le rituel de sacrifice, mais tous seront en tout cas déçus par la toute dernière scène du film, facile, et donnant l’impression d’avoir été tournée au dernier moment pour enlever toute ambiguïté possible. Or l’ambiguïté est justement une force quand on tourne un film d’horreur.
Interviewé quelques années plus tard à propos de « The Witches », Nigel Kneale confiait que son scénario était une satire (une histoire de sorcières et de magie noire dans la campagne anglaise, voyons ! ), et qu’il n’avait pas compris la décision de Hammer d’essayer d’en tirer un film sérieux. Nous non plus.
Le réalisateur Cyril Frankel (qui tournera surtout pour la télévision à partir du milieu des années 60) a réalisé un film bien plus intéressant pour la Hammer : « Never Take Sweets from a Stranger » (1960), un thriller traitant de la pédophilie. Un film à message (une rareté pour Hammer) qui n’a pas reçu une bonne réception publique et critique à sa sortie, mais qui profite aujourd’hui d’une très bonne réputation.
DVD Metropolitan Vidéo (2005), version anglaise sous-titrée en français