Review of:
Drame / Guerre / Romance:
Anthony Asquith

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Rating:
4
On 14 août 2020
Last modified:14 août 2020

Summary:

Un mélodrame émouvant signé Terence Rattigan et Anthony Asquith sur la vie au sol dans une base aérienne pendant la Seconde Guerre mondiale. 

Un mélodrame émouvant signé Terence Rattigan et Anthony Asquith sur la vie au sol dans une base aérienne pendant la Seconde Guerre mondiale. 

The Way to the Stars (1945)

(Le chemin des étoiles)

Réalisé par Anthony Asquith

Ecrit par Terence Rattigan d’après une histoire de Terence Rattigan et Anatole de Grunwald

Avec Michael Redgrave, John Mills, Rosamund John, Trevor Howard, Basil Radford, Douglass Montgomery, Renée Asherson, Bonar Colleano, Stanley Holloway, Joyce Carey, Jean Simmons,…

Direction de la photographie : Derick Williams / Direction artistique : Carmen Dillon / Montage : Fergus McDonell / Musique : Nicholas Brodszky

Produit par Anatole de Grunwald pour Two Cities Films

Tourné aux studios Gainsborough

Guerre / Drame / Romance

UK

Une base aérienne désaffectée dans la campagne anglaise. La guerre est finie, les hommes sont rentrés chez eux. Pourtant, pendant la guerre, elle a été très active et a vu passer nombre de militaires britanniques puis américains. « The Way to the Star » va nous raconter l’histoire de cette base aérienne, et des hommes qui y ont vécu, à trois dates différentes,  en 1940, 1942 et 1944.

Sorti trois mois avant la fin de la guerre en juin 1945, « The Way to the Stars » est déjà un film d’après, un film hommage à ceux qui se sont battus dans les airs pendant la Seconde Guerre mondiale. Pourtant, on ne voit jamais l’intérieur d’un avion. L’avion décolle, survole la campagne anglaise, part en mission puis revient… ou pas.

Le dramaturge et scénariste Terence Rattigan, champion du théâtre des sous-entendus et de la retenue émotionnelle (lui-même était un homosexuel caché), nous livre un mélodrame en temps de guerre, où les amours et amitiés peuvent être brisés à tout instant et où le danger de mort est omniprésent, et où le chagrin de la perte de l’autre doit être contenu. Les hommes disparaissent, la guerre continue.

Superficiellement, « The Way to the Stars » peut sembler être un de ces films britanniques où l’émotion est tellement retenue qu’elle peut sembler froide. Et pourtant le résultat est très émouvant. L’écriture de Rattigan, subtile, est parfaitement mise en image par Anthony Asquith. Les deux hommes avaient déjà travaillé ensemble sur la comédie « French Without Tears » en 1940; ils collaboreront à nouveau sur le classique « The Browning Version » en 1951 puis, avec un peu moins de réussite, sur les deux derniers films d’Asquith « The V.I.P.s » (1963) « The Yellow Rolls-Royce » en 1964. Il serait toutefois injuste de ne pas citer ici Anatole de Grunwald, fréquent collaborateur de Rattigan et Asquith, qui a participé à l’histoire et produit le film.

Les personnages finement brossés tournent autour de Miss Todd (Rosamund John), propriétaire d’une auberge qui est le deuxième lieu du film, celui où les militaires viennent se détendre et se mélanger aux civils. En peu de temps, Miss Todd va se marier, avoir un enfant et devenir veuve.

Miss Todd, c’est le rocher auquel les autres personnages masculins pourront s’accrocher. Que ce soit l’ancien professeur devenu pilote d’avion, Peter (John Mills), qui bientôt s’endurcit et refuse de tomber amoureux de peur de laisser derrière lui une veuve. Ou le jeune pilote américain Johnny (Douglass Montgomery) qui a le mal du pays, loin de sa femme et de ses deux enfants.

Mélodrame tout en retenue (je sais que ça peut parraître paradoxal), « The Way to the Stars » bénéficie également d’un excellent casting. Auprès des stars confirmées Michael Redgrave et John Mills, on redécouvre ici Rosamund John, comédienne de théâtre rare à l’écran et qui décroche ici l’un de ses plus beaux rôles. Le film est également notable pour donner parmi leurs premiers rôles à des futures stars de l’écran :  Trevor Howard (qui devient cette même année une star grâce au triomphe de « Brief Encounter » de David Lean) et Jean Simmons (future Ophélie de « Hamlet » pour Laurence Olivier en 1948).