Un drame psychologique intrigant mais pas toujours crédible, malgré un beau trio d’acteurs, où un déserteur doit se faire passer pour la soeur de la femme qu’il aime. Le premier film de Michael Apted
The Triple Echo (1972)
(Triple Écho)
Réalisé par Michael Apted
Ecrit par Robin Chapman d’après une histoire de H.E. Bates
Avec Glenda Jackson, Oliver Reed, Brian Deacon,…
Direction de la photographie : John Coquillon / Direction artistique : Edward Marshall / Montage : Barrie Vince / Musique : Marc Wilkinson
Produit par Graham Cottle pour Hemdale et Senta Productions
Drame/guerre
UK
Pendant la seconde guerre mondiale, Alice (Glenda Jackson) s’occupe seule de sa ferme dans la campagne anglaise, son mari étant retenu prisonnier par les japonais. Un jour, un jeune soldat Barton (Brian Deacon) traverse son champs. Méfiante, Alice l’accueille avec un fusil armé. Mais Barton, jeune soldat incorporé dans une caserne à quelques kilomètres, semble plein de bonnes attentions, et les deux se lient d’amitié. Au point où une liaison débute entre eux et que Barton pense à déserter pour rester vivre avec Alice. Quitte à devoir se faire passer pour… sa soeur !
« The Triple Echo » est le premier film du réalisateur Michael Apted, formé à l’école du documentaire chez Granada (détenteur de la licence ITV dans le Nord Ouest de l’Angleterre). A 32 ans, il a déjà pris la tête de plusieurs documentaires (dont la suite de « 7 up ») et de nombreux épisodes de séries et téléfilms.
Ici il travaille sur un scénario de Robin Chapman, qui vient lui aussi de la télévision – les deux ont d’ailleurs travaillé ensemble sur la mini-série criminelle « Big Breadwinner Hog » (1969). L’histoire est adaptée d’un texte de l’écrivain H.E. Bates (co-auteur du scénario de « Summertime » de David Lean).
Pour ce qui est du casting, Glenda Jackson, oscarisée pour son rôle dans « Women in Love » (1969) de Ken Russel, retrouve son partenaire d’alors, Oliver Reed. Ce dernier, parfois un peu trop dans excès dès qu’il endosse un rôle de salaud, reste ici relativement sobre. Il en fait juste assez pour rendre ce personnage detestable. Jackson est excellente et Brian Deacon pour son premier rôle au cinéma, se retrouve avec une composition pas facile, mais qu’il endosse avec talent.
Pas de grosse faute de goût dans ce drame psychologique si ce n’est la musique un peu mièvre du début censée enrober le spectateur dans une ambiance de romance légère. L’histoire prend par la suite une tourne un peu étrange (pour ne pas se faire repérer Barton doit s’habiller en femme et se faire passer pour la soeur d’Alice). De cette nécessité de se cacher vont naitre les premières tensions qui vont être exacerbées par l’arrivée de l’odieux sergent (Oliver Reed) qui va tomber sur le charme de… Barton.
On se dit que « The Triple Echo » aurait pu pousser le bouchon un peu plus loin. Là il semble se retenir. Mais d’un autre côté, le scénariste se donne du mal à construire ses scènes pour rendre probable cette histoire et son dénouement. Avec un succès relatif malheureusement.
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