Crime:
Robin Chapman

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Rating:
4
On 18 mars 2014
Last modified:31 août 2020

Summary:

Une série criminelle réaliste et rythmée sur un jeune truand audacieux qui monte les échelons de la pègre londonienne.

Une mini-série criminelle réaliste et rythmée sur un jeune truand audacieux et sans pitié qui monte les échelons de la pègre londonienne.

Big-Breadwinner-hog

Big Breadwinner Hog (1969)

Ecrite par Robin Chapman

Réalisée par Mike Newell et Michael Apted

Avec Peter Egan, Alan Browning, Donald Burton, David Leland, Timothy West,…

Produit par Robin Chapman pour Granada

Première diffusion sur ITV le 11 avril 1969

Crime/thriller

8×60 mn

UK

Hog (Peter Egan) est un jeune truand qui fait généralement de petits coups avec ses trois collègues. Mais il devient de plus en plus gourmand, et après un vol réussi dans une chaine de bijouterie, plus rien ne semble l’arrêter.

« Big Breadwinner Hog » n’a pas grand chose à voir avec les séries à gros budget et calibrées à l’export qui faisaient fureur sur ITV : « Danger Man », « The Saint », « The Avengers »,… Mais cela faisait déjà plusieurs années que les séries criminelles étaient en quête d’authenticité. « Z Cars », série policière lancée en 1962 par Allan Prior et Troy Kennedy Martin voulait montrer la réalité du quotidien des forces de l’ordre, sans idéalisation.

Robin Chapman, le créateur et scénariste de la série, n’en était pas non plus à son coup d’essai en matière de réalisme criminel. Se basant sur un travail de documentation confidentiel commandé à un jeune chercheur et intitulé « Crime In Britain », il avait déjà exploré les bas fonds londonien avec « The Fellows » (1977) et « Spindoe » (1978). Mais c’est sûrement avec « Big Breadwinner Hog » qu’il va le plus loin.

Ici l’ambition n’est ni plus ni moins que de dresser un portrait réaliste et sans concession de la pègre londonienne des années 60. La violence et le cynisme sont omniprésents et ne quittent jamais l’écran. Personne n’est épargné par le déferlement de violence que déchaîne la mutinerie quasi juvénile puis l’ambition dévorante de Hog face aux organisations criminelles déjà bien installés. La scène à la fin du premier épisode, où il manque de se faire tuer avec ses camarades et les filles de se faire violer dans un bar et où il revient pour jeter de  l’acide au visage de son tourmenteur, a choqué le public britannique de l’époque. Bizarrement le jet d’acide a plus marqué les esprits que la scène précédente dans le bar, pourtant particulièrement malsaine.

Même si suite aux protestations, ITV avait décidé de baisser le taux de violence dans les épisodes suivants, autant dire que ça n’est pas visible à l’écran ! Et devant la pression publique et médiatique, certaines stations du réseau ont décidé soit de programmer « Big Breadwinner Hog » plus tard dans la soirée (vers 23h), soit d’arrêter la diffusion.

La cruauté de Hog, dandy grimaçant et diabolique, semble sans limite. Rien n’est épargné au téléspectateur. Les cadavres s’accumulent. Et ici quand les personnages meurent, le sang coule.

Face à la monstruosité grandissante de Hog, pas de refuge ou si peu. Son ex essaie brièvement de le ramener à un peu d’humanité. L’ex détective privé Ackerman (Donald Burton), piégé par la pègre pour avoir tué deux officiers supérieurs qui torturaient des prisonniers pendant qu’il était sous les drapeaux, pourrait être l’un des rares personnages positifs. Voire le seul. S’il n’était alcoolique, s’il n’accumulait les erreurs les plus grossières et s’il n’agissait pas essentiellement pour sauver sa peau, au détriment de tout le reste. Quant aux forces de polices, elles sont transparentes.

Bref, la série ne quitte jamais sa noirceur. La montée en force de Hog est très bien amenée, les personnages réalistes très bien joués,… Seul le final est à mes yeux un peu décevant même s’il apporte une conclusion somme toute logique à l’histoire de Hog, sans être trop moralisatrice.

La réalisation très dynamique et rythmée participe au succès de « Big Breadwinner Hog ». Les six premiers épisodes sont signés par Mike Newell, qui avait déjà officié sur les deux précédentes séries du scénariste Robin Chapman et qui fera également une jolie carrière au cinéma : « Four Weddings and a Funeral » (1994), « Donnie Brasco » (1997) ou encore « Harry Potter and the goblet of fire » (2005). Les deux derniers ont été réalisés par Michael Apted (réalisateur notamment de la série documentaire « 7 up », de deux James Bond et de « Gorillas in the Mist » en 1988).

La série a été éditée en DVD par Network dans un beau coffret comprenant également « Spindoe ». L’éditeur a ajouté un livret richement documenté d’une trentaine de pages et de nombreux documents de travail (en pdf) mais malheureusement pas de sous-titre. A noter également que le premier épisode souffre d’une très mauvaise qualité d’image (c’est une copie filmée d’écran), ce qui n’est heureusement pas le cas de la suite (même si l’image reste tout juste correcte).

Si l’absence de sous titres et une qualité d’image médiocre ne vous bloquent pas et que vous aimez les films criminels durs et sans concession, il serait vraiment dommage de manquer « Big Breadwinner Hog ».

[xrr rating=8/10]

DVD Network. Aucun sous-titre. Livret.