« Le troisième homme » arrive souvent en tête des sondages quand on doit élire le meilleur film britannique de tous les temps. Il faut redécouvrir ce classique !

Le Troisième Homme de Carol Reed

The Third Man (1949)

(Le Troisième Homme)

Réalisé par Carol Reed

Ecrit par Graham Green

Avec Joseph Cotten, Alida Valli, Orson Welles, Trevor Howard,…

Directeur de la photographie : Robert Krasker

Produit par Carol Reed, Alexander Korda, David O. Selznick pour London Film Productions

Thriller

104 mn

UK

Auteur de romans de western, Holly Martins (Joseph Cotten) se rend à Vienne à l’invitation de son ami Harry Lime (Orson Welles). Mais arrivé sur place, il apprend que celui-ci vient de mourir, renversé par une voiture.

troisieme-homme-carol-reed« Le troisième homme » arrive souvent en tête des sondages quand on doit élire le meilleur film britannique de tous les temps. Quasiment intégralement tourné à Vienne, avec un casting international, le film est l’un des plus ambitieux de London Films Productions dirigé par le grand Alexander Korda. Il faudra d’ailleurs l’appui du légendaire producteur américain David O’Selznick qui contre le prêt de ses comédiens sous contrat (Joseph Cotten et Alida Valli) gagnera un droit de regard sur le film.

Reed et Korda paieront cher en crises de nerfs leur collaboration avec O’Selznic, mais garderont le cap. Et le résultat est une merveille. Visuellement tout d’abord. Le noir et blanc puissant et contrasté du « Troisième Homme » et ses cadrages de travers sont légendaires. Les images de Vienne, ses trottoirs qui réfléchissent la lumière, ses bâtiments majestueux et ses maisons défoncées,… Vienne est le véritable personnage central du film. De superbes images qui vaudront un oscar mérité au directeur de la photographie Robert Krasker. Enfin, la musique d’Anton Karas à la cithare est devenue aussi connue que le film lui-même.

Le scénario de Greene est également exemplaire et original, avec des personnages forts, des dialogues mémorables et un sujet assez peu traité et pourtant passionnant : le marché noir et les trafics dans l’immédiat après guerre dans une zone occupée par les grandes puissances.

Dans la double édition DVD et l’édition Blu-Ray, vous aurez droit au documentaire « Shadowing The Third Man ». Si celui-ci n’est pas inintéressant, il passe trop de temps à montrer de longs extraits du film (si vous venez juste de le voir, ça peut rapidement devenir assez agaçant). Par ailleurs, la principale ambition du documentaire semble de prouver que le film est bien l’oeuvre de Carol Reed et non d’Orson Welles. Un mythe né d’une interview de Welles et qui sous-entend qu’il aurait en partie dirigé le film. Une rumeur qu’il infirmera par la suite lui même, mais revendiquant par la même occasion l’écriture d’une bonne partie des dialogues de Lime. Des propos à prendre avec des pincettes évidemment.

Le film est bien de Carol Reed, mais il est vrai que la réalisation est sous influence du travail de Welles (et parfois pour les mêmes raisons que Welles – le manque de moyens et l’indisponibilité de la star – en l’occurrence ici Welles lui même : c’est ainsi que le choix de montrer Lime  fuyant en ombres chinoises dans les rues de Vienne et dans les égouts a été guidé par le fait que Welles a tout fait pour reculer sa venue sur le tournage et y rester le moins longtemps possible). En outre, la star est Joseph Cotten, qui a débuté sur grand écran dans… Citizen Kane. Enfin, Welles, par son personnage (un rôle en or il est vrai) et l’interprétation qu’il en donne, marque indubitablement le film au fer rouge.

C’est la combinaison de tous ces éléments, et talents exceptionnels, qui fait que « The Third Man reste aujourd’hui l’un des plus grands chefs d’oeuvre du cinéma mondial.

DVD/Blu Ray SutdioCanal. Film en VF et VOST. Nombreux bonus dans l’édition bluray et DVD collector. Existe aussi en DVD sans bonus.