Première collaboration entre Joseph Losey et Dirk Bogarde, un petit thriller sympathique.

La bête s'éveille (1954)

The Sleeping Tiger (1954)

(La bête s’éveille)

Réalisé par Joseph Losey

Ecrit par Harold Buchman et Carl Foreman d’après le roman de Maurice Moiseiwitsch

Avec Dirk Bogarde, Alexis Smith, Alexander Knox, Hugh Griffith,…

Directeur de la photographie : Harry Waxman

Produit par Joseph Losey

Tourné aux Nettlefold Studios

88 mn

UK

A Londres, le psychiatre Clive Esmond (Alexander Knox) se fait attaquer dans la rue. Suite à l’accord de la police, il décide d’héberger son agresseur, Franck Clemmons (Dirk Bogarde), à titre de « travail d’intérêt général », pour une durée de 6mois. Glenda, l’épouse du docteur (Alexis Smith), d’abord réticente, s’éprend peu à peu de Franck et le persuade de fuir avec elle…

La bête s'éveille-1953-afficheVictime de la chase aux sorcières anti communiste, le réalisateur américain Joseph Losey s’est installé en Angleterre en 1953. « The Sleeping Tiger » est son premier film anglais et son deuxième film européen après un bref passage par l’Italie (Imbarco a mezzanotte / Un homme à détruire, 1952). Il réalise ce film sous un pseudo (Victor Hanbury).

« The sleeping tiger » mais n’est pas le film le plus connu de sa période anglaise, loin s’en faut, mais c’est un petit thriller de série B tout à fait regardable, et il marque le début de sa fructueuse collaboration avec Dirk Bogarde.

Difficile toutefois de reconnaitre l’emprunte de ses oeuvres plus stylées et très psychologiques (The Servant, King and Country, Accident,…), tant la réalisation comme le scénario sont ici plutôt communs.  Il est clair que l’histoire d’un psychiatre fasciné par un voyou qui l’a agressé et désireux de se prouver qu’il peut le sauver, aurait pu donner un excellent thriller psychologique. Mais ici la personnalité de chaque membre du trio central (le psy, sa femme et le voyou) ne sont pas assez creusés. Et tout se déroule un peu simplement, sans grande profondeur psychologique, jusqu’au dénouement.

L’évolution des sentiments de chaque personnage semble du coup assez artificielle, et l’histoire d’amour entre Franck et Glenda peu réaliste. Tout comme le revirement de comportement de Franck, voyou pour une simple raison de traumatisme psychologique dans sa relation avec son paternel. Le psy prend la place du père, alors le comportement de Franck redevient normal. C’est un peu facile.

Mais bon, si vous arrivez à tenir la barre entre les écueils du scénario, « The Sleeping Tiger » reste un bon petit film noir avec quelques bonnes scènes et des acteurs convaincants.

DVD Studio Canal. Version originale sous titrée.