Review of: The Shining
Horreur / Fantastique:
Stanley Kubrick

Reviewed by:
Rating:
2
On 19 août 2023
Last modified:25 août 2023

Summary:

Avec "The Shining", Stanley Kubrick essaie de poser sa marque sur le genre du film d'horreur. Un flop à sa sortie, devenu aujourd'hui un maitre étalon du genre. A tort ou à raison ?

Avec « The Shining », Stanley Kubrick essaie de poser sa marque sur le genre du film d’horreur. Un flop à sa sortie, devenu aujourd’hui un maitre étalon du genre. A tort ou à raison ?

The Shining (1980)

(Shining)

Réalisé par Stanley Kubrick

Ecrit par Stanley Kubrick et Diane Johnson d’après le roman de Stephen King

Avec Jack Nicholson, Shelley Duvall, Dany Lloyd, Scatman Crothers,…

Directeur de la photographie : John Alcott / Production design : Roy Walker / Montage : Ray Lovejoy / Musique : Wendy Carlos et Rachel Elkind

Horreur / Fantastique

UK / USA

J’ai toujours quelques réticences à écrire sur un film considéré comme un classique et qui a déjà été l’objet d’un nombre considérable d’écrits de tout genre (critiques, articles et livres). Comme nombre de films de Kubrick « The Shining » est considéré comme un sommet du genre auquel il appartient, ici donc du film d’horreur.

Quoi qu’il en soit, il est difficile de ne pas parler des films de Kubrick dans un site consacré au cinéma britannique. Comme d’habitude depuis qu’il s’est installé en Grande Bretagne en 1961, « The Shining » a été filmé essentiellement outre-manche. Tous les intérieurs, soit la très grande majorité du film, ont ainsi été tourné dans les studios d’Elstree, Et son équipe est constituée d’habitués, majoritairement britanniques comme le directeur de la photographie John Alcott (A Clokwork Orange, Barry Lyndon), le production designer Roy Walker (Barry Lyndon) et le monteur Ray Lovejoy (2001: A Space Odissey).

Adapté très librement du roman éponyme du maitre américain de l’horreur Stephen King (qui déteste le film), tourné en plus de 500 jours avec notamment son directeur de la photographie qui faisait des allers retours en Concorde alors qu’il travaillait sur le tournage de « Rocky II » et des acteurs qui finirent au bord de la crise de nerfs, le film est en plus un flop quand il sort dans les salles à la grande déception de Kubrick qui espérait retrouver le succès après l’échec de « Barry Lyndon ».

Pour autant, « The Shining » est donc devenu un film culte grâce à une réussite visuelle incontestable et des scènes devenues mythiques. Mais de mon côté, j’ai pourtant toujours beaucoup de mal à considérer « The Shining » comme un bon film d’horreur, genre que j’affectionne tout particulièrement.

Pourquoi me direz-vous peut-être, indignés. Après tout, « The Shining » est considéré comme un chef d’oeuvre par beaucoup de monde (euphémisme). Mais, et ça n’engage que moi, si je suis très fan de nombreux films de Kubrick (A Clockwork Orange, 2001, a Space Odyssey), je trouve « The Shining » particulièrement indigeste. Sentiment qui n’a jamais changé au fil des années, malgré plusieurs tentatives de ré-appréciation.

Pour moi, le film d’horreur de Kubrick ne fonctionne pas à cause d’un scénario bancal où l’irruption du fantastique, particulièrement mal maitrisée, fait tâche…. et qui devient franchement ridicule quand (SPOILER ALERT) un « je ne sais pas quoi » libère le personnage de l’écrivain, joué par Nicholson, du garde-manger où il était enfermé. Ou encore, quand à la toute fin on retrouve ce même personnage dans une photographie de 1921 (FIN DU SPOILER ALERT) . Une fin plus clichée que ça, tu meurs. En fait, je pense vraiment que « The Shining » aurait pu largement se passer de son côté fantastique au trait trop lourdement appuyé et rester au plus près de la schizophrénie de son personnage central.

Autre souci, la direction d’acteurs. Jack Nicholson est en roue libre et plus souvent grotesque qu’inquiétant. Quant à Shelley Duvall, dans le rôle de sa femme, elle est réduite à une figure soumise et hystérique qui passe son temps à pleurer et à crier tout en courant dans les couloirs en brandissant un couteau comme si c’était un jouet. Seuls le tout jeune Danny Lloyd, dans le rôle du fiston, et Scatman Crothers, dans celui du cuistot, jouent avec un minimum de sobriété !

Le problème avec Kubrick c’est qu’il voulait poser sa marque sur tous les genres possibles et imaginables. Si dans la plupart des cas, son génie fait mouche, le cinéma d’horreur et fantastique n’était clairement pas fait pour lui. Car même si dans l’horreur, doublée de fantastique, vous pouvez vous permettre beaucoup de choses, il faut quand même savoir garder une certaine rigueur et crédibilité aussi bien dans la narration que dans la psychologie des personnages pour que ça fonctionne.

Blu-ray, 4K Ultra HD FR. Studio Warner Bros. Entertainment France (2020). Version originale sous-titrée en français et version française.