Drame:
Erik Knudsen

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Rating:
4
On 6 janvier 2022
Last modified:7 janvier 2022

Summary:

Un drame contemplatif et intimiste où un enfant silencieux depuis la rupture de ses parents, passe son premier week-end avec son père dans une ferme isolée

Un drame contemplatif et intimiste où un enfant silencieux depuis la rupture de ses parents, passe son premier week-end avec son père dans une ferme isolée

The Raven on the Jetty (2015)

(Le corbeau sur la jetée)

Ecrit et réalisé par Erik Knudsen

Avec Connor O’Hara, Helen Teasdale, Anne Fraser, Rob O’Hara,…

Direction de la photographie : Mark Duggan et Erik Knudsen / Direction artistique : Madeleine Millar

Produit par Erik Knudsen et Janet Knudsen pour One Day Films Limited

Drame

88mn

UK

Pour son anniversaire, Tom (Connor O’Hara) va retrouver son père (Rob O’Hara) l’espace d’un week-end dans la ferme isolée où il vit désormais. Cela fait deux ans qu’il parle pas, et sa mère (Helen Teasdale) a décidé de le laisser voir son père, non sans une certaine inquiétude. Pour Tom, à qui sa mère vient d’annoncer que son nouveau compagnon viendra s’installer chez eux et qu’il aura bientôt un frère ou une soeur, ça fait beaucoup à avaler.

Tom est un jeune garçon sensible, traumatisé par l’absence de son père mais aussi un tas de non dits et de trop dits (sa mère n’hésite pas à lui rappeler avant de le déposer que son père les a abandonné). D’une mère ultra-protectrice, il trouve un père hyper dépressif. Impuissant, il interagit avec les animaux qui l’entourent, parfois avec violence (quand la douleur est trop forte) et avec ce mélange de fascination et de morbidité face au spectacle de la nature hivernale.

« The Raven on the Jetty » ne plaira pas à tout le monde, trop contemplatif et parfois un peu trop démonstratif (malgré l’évidente tentative du réalisateur et scénariste indépendant Erik Knudsen pour signer un drame subtile, qui en dit juste ce qu’il faut). Certaines images sont en effet un peu trop poussées, quand par exemple la mère offre un Ipad à Tom, tandis que son père lui offre un lance pierres qu’il a fabriqué lui-même. La mère parait aussi bien maladroite en lui déclarant le jour de son anniversaire et avant de le poser chez son père qu’il n’a pas vu depuis deux ans qu’il va avoir un beau-père et un petit frère ou petite soeur. Mais d’un autre côté, les adultes pèchent souvent par un manque de subtilité désarmant dans la relation avec leur progéniture.

Même si les personnages de la mère et du père sont un brin caricaturaux, ils restent réalistes et sensibles (la fin est bien trouvée – en disant juste ce qu’il faut). Knusden offre un beau drame qui utilise savamment les silences et les magnifiques paysages glaçants de la campagne hivernale.

Erik Knudsen, par ailleurs photographe et professeur d’université, est aussi l’auteur d’ouvrages et articles sur le cinéma indépendant et d’auteur. Avec sa propre société de producteur, située au Nord de Manchester One Day Films, il écrit, réalise et produit des fictions et documentaires depuis le début des années 90. « The Raven on the Jetty » est son cinquième long métrage.

Généralement ses films sont visibles dans des festivals, mais Knusden a signé un deal avec Netflix Europe et on peut actuellement (depuis décembre 2021) trouver deux des ses longs métrages de fiction sur la plate-forme : « The Raven on the Jetty » (2015) et le moins réussi « Cleft Lip » (2018). Une chance inédite pour découvrir un cinéaste qui oeuvre dans un cinéma indépendant exigeant même s’il n’est pas parfait.