Un film d’horreur surnaturel sur une histoire de possession, à petit budget, bien interprété mais lambda. Encore un coup raté de la part de la « nouvelle » Hammer
The Quiet Ones (2014)
(Les âmes silencieuses)
Réalisé par John Pogue
Ecrit par Craig Rosenberg, Oren Moverman et John Pogue d’après une histoire de Tom de Ville
Avec Jared Harris, Olivia Cooke, Sam Claflin, Erin Richards, Rory Fleck Byrne,…
Produit par Tobin Armbrust, James Gay-Rees, Ben Holden, Simon Oakes et Steven Chester Prince pour Hammer Film Productions
Direction de la photographie : Mátyás Erdély / Production design : Matt Gant / Montage : Glenn Garland / Musique : Lucas Vidal
Horreur
98mn
UK
1974. Joseph Coupland (Jared Harris) est professeur à Oxford et souhaite démontrer que le surnaturel n’existe pas, qu’il n’est qu’une production d’esprits dérangés. Quand il ne donne pas ses cours, il mène des expériences sur une jeune femme Jane (Olivia Cooke), qu’on dit possédée, avec une petite équipe d’étudiants. En outre il recrute Brian (Sam Claflin), un jeune cameraman pour filmer leurs expériences. Quand suite à des plaintes, l’université coupe les vivres de ses expériences, il loue une maison dans la campagne pour les poursuivre, bien décidé d’aller jusqu’au bout et de guérir Jane.
« The Quiet Ones » est un film d’horreur à petit budget produit par la Hammer, société de production britannique qu’on ne présente plus et qui a donné (entre autres) ses lettres de noblesses à l’horreur gothique à la fin des années 50. Depuis 2009, les nouveaux propriétaires de la marque relancent la production de films horrifiques, seuls ou en co-production. Pour l’instant leur plus gros succès reste « The Woman in Black » (2012) qui bénéficiait de la présence de Daniel Radcliffe (Harry Potter) au générique.
Ici, le scénariste original Tom de Ville, créateur de l’anthologie d’épouvante « Urban Gothic » (2000-01) pour Channel 5, s’inspire très librement d’un fait réel, une expérience de parapsychologie menée en 1972 au Canada et connue sous le nom de « The Philip experiment ». Reste que son scénario original a été retravaillé (apparemment pour des raisons budgétaires – le scénario a dû être ré-adapté au minuscule budget de 200.000 dollars) par trois personnes dont le réalisateur américain John Pogue, donc difficile à dire ce qui reste de son scénario original dans le film fini.
John Pogue est plus connu comme scénariste de séries B. Il a écrit notamment « The Skulls » (une histoire de société secrète basée dans l’université d’Harvard et qui connaitra deux suites). Il est passé à la réalisation avec « Quarantine 2: Terminal » (2011) et signe ici son deuxième film.
Niveau casting, « The Quiet Ones » se permet de décrocher Jared Harris en tête d’affiche et de jeunes acteurs qui ont roulé leur bosse : l’anglaise Olivia Cooke (deux mini-séries de la BBC et le film de SF américain « The Signal »), l’anglais Sam Claflin (Hunger Games, United,…), la galloise Erin Richards (qui avait tourné pour des séries des deux côtés de l’Atlantique dont « Being Human » et « Braking in »),…
Du coup on ne peut pas reprocher à « The Quiet Ones » l’interprétation des acteurs, comme ça arrive souvent dans les films d’horreur à petit budget. Bon, la réalisation ne casse pas des briques (le fait de mélanger prises de vue classiques et prises de vue caméra à la main en pseudo 16mm n’est pas vraiment original). Mais ici le problème se situe plutôt dans le scénario qui est trop basique, et tire des ficelles usées jusqu’à la corde. Le paranormal l’emporte sur le psychologique pour former un film d’horreur des plus classiques. Alors qu’un film, dans un style semi-documentaire, sur l’histoire de « The Philip Experiment » aurait finalement été bien plus intéressant. Il y avait moyen de faire un film psychologiquement bien plus fin. Mais, sans être déshonorant, le résultat est beaucoup trop vu et revu. On a juste l’impression d’avoir regardé un film quasi-identique au moins une dizaine de fois auparavant.
Pour la Hammer nouvelle génération, « The Quiet Ones », reste un pari gagné au moins financièrement puisqu’avec un coût de production de 200.00 dollars, le film en a remporté 17 millions (en France le film est sorti directement en VOD et sur support physique).
DVD/Blu-ray FR. Studio Metropolitan Vidéo (2015). Version originale sous-titrée en français et version française. Bonus : bande-annonce