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On 20 mars 2012
Last modified:28 octobre 2017

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Pas la peine de prendre des pincettes, ici nous nous trouvons face au pire de l'horreur gothique de grande consommation.

Pas la peine de prendre des pincettes, ici nous nous trouvons face au pire de l’horreur gothique de grande consommation.

The Woman In Black / La Dame en Noir

The Woman In Black (2012)

(La dame en noir)

Réalisé par James Watkins

Ecrit par Jane Godlman d’après le roman de Susan Hill

Avec Daniel Radcliffe, Ciaran Hinds,…

Directeur de la photographie : Tim Maurice-Jones

Produit par Hammer Films, UK Film Council, Alliance Films,…

Horreur

95 mn

UK / Canada / Suède

« Arthur Kipps (Daniel Radcliffe), jeune notaire à Londres, veuf, père d’un enfant de 4 ans, et sur-endetté, est obligé de se rendre dans le petit village perdu de Crythin Gifford pour régler la succession d’une cliente récemment décédée. Dans l’impressionnant manoir de la défunte, il ne va pas tarder à découvrir d’étranges signes qui semblent renvoyer à de très sombres secrets. Face au passé enfoui des villageois, face à la mystérieuse femme en noir qui hante les lieux et s’approche chaque jour davantage, Arthur va basculer dans le plus épouvantable des cauchemars… »

« La dame en noir » est un roman à succès de Susan Hill publié en 1983. Il a été rapidement adapté pour le théâtre en 1987 et deux ans plus tard sous forme de téléfilm par la BBC sur une adaptation signée par le grand Nigel Kneale.

« The Woman in Black » étant devenu un classique de la télévision britannique, on pouvait donc attendre une adaptation cinématographique de qualité. D’autant que le film est présenté comme une production Hammer, l’un des studios les plus légendaires du cinéma britannique. Mais qu’est-ce qu’Hammer aujourd’hui (le studio a été racheté par le media tycoon danois John de Mol) sinon une coquille vide ? D’ailleurs le film est une multi-production, Hammer fait office de simple prête nom.

N’est pas Nigel Kneale, ni Hammer qui veut. Car pas la peine de prendre des pincettes, ici nous nous trouvons face au pire de l’horreur de grande consommation. Chaque plan, chaque son, chaque regard des personnages, chaque bout de dialogue est appuyé à outrance et n’a d’autre but que de nous marteler le fait qu’on regarde un film d’horreur et qu’il faut donc se préparer à avoir peur.

Nous avons droit à tous les poncifs de l’horreur gothique. Le pauvre  Daniel Radcliffe prend un air sinistre qui ne le quitte pas du début à la fin du film, et passe les trois quarts de son temps à partir à la recherche de sons ou de silhouettes étranges. Je ne critiquerai pas la performance de Daniel Radcliffe. Son personnage, veuf, endetté, sur le point d’être viré, se retrouve dans un coin perdu, sous la pluie et dans la brume, entouré de villageois inhospitaliés et d’un spectre meurtrier sur fonds de morts d’enfants. Il n’a pas trop de raisons de se réjouire, donc.

Et le personnage d’Arthur Kipps, outrancier dans son malheur, est à l’image du film. Une caricature. Pareil pour le décor de la maison hantée, tout droit sortie de Disneyland.

Autant de différences avec la production de la BBC. Dans le téléfilm, Arthur Kipps est un jeune notaire plein d’avenir, qui vit avec sa femme et son fils qu’il aime par dessus tout. Quand il arrive dans le village, il ne pleut pas et les habitants on un comportement normal. La maison isolée est sinistre mais vraisemblable. Je ne parle même pas du dénouement de l’histoire, ridicule dans le cas du film, ironique et ambigu dans le cas du téléfilm.

Pour savoir ce que pourrait donner « La Dame en Noir » avec un bon scénario et une réalisation moins caricaturale il faudra donc vous rabattre sur la version de la BBC… qui n’a malheureusement pas ré-éditée en DVD pour l’occasion.

On aurait pu en tout cas attendre mieux de James Watkins, qui avait signé précédemment un survival « Eden Lake » assez dérangeant, donc assez réussi.

DVD et Blu-ray FR. Studio Metropolitan Vidéo (2013). Bonus : Coulisses du tournage, Daniel Radcliffe dans la peau d’Arthur Kipps, Interview de Daniel Radcliffe à Paris