Un thriller en huis clos, inquiétant, glauque, mais avec une bonne dose d’humour absurde. Un mélange étonnant qui a parfois du mal à prendre
The Penthouse (1967)
Réalisé par Peter Collinson
Ecrit par Peter Collinson d’après la pièce de Scott Forbes
Avec Terence Morgan, Suzy Kendall, Tony Beckley, Norman Rodway, Martine Beswick
Direction de la photographie : Arthur Lavis / Direction artistique : Peter Mullins / Montage : John Trumper / Musique : Johnny Hawksworth
Produit par Harry Fine pour Compton Films et Tahiti Films
Thriller
96mn
UK
Agent immobilier, Bruce (Terence Morgan) profite de l’absence prolongée d’un propriétaire dans un grand immeuble quasi vide pour y installer discrètement sa maitresse, Barbara (Suzy Kendall). Un matin, alors qu’il a du mal à se réveiller, Barbara se pose des questions sur leur couple. Bruce tente de la rassurer (bien sûr qu’il va demander le divorce !). Quand quelqu’un sonne à la porte, Barbara va ouvrir, un peu paniquée. Ce sont deux employés de la compagnie du gaz qui sont venus relever les compteurs. Barbara est rassurée, mais pour peu de temps. Les deux individus, Tom (Tony Beckley) et Dick (Norman Rodway) ont un comportement étrange. Et il est bientôt clair que la raison de leur présence est bien moins innocente.
« The Penthouse » est un huis clos qui fait partie des films de « home invasion » (violation de domicile), ce sous-genre du thriller ou du film d’horreur. Sous-genre qui est souvent l’occasion de dénoncer les mentalités bourgeoises en l’attaquant là où sa fait mal : son intimité, sa propriété. Récemment on a encore vu le triomphe public et critique de « Parasite » (2019) du coréen Bong Joon Ho. Ce sous-genre est quasi aussi ancien que le cinéma, mais il a eu indiscutablement son heure de gloire entre les années 60 et 80. Côté britannique, on pense notamment à « Cul-de-Sac » (1966), « See No Evil » (1971), « Straw Dogs » (1971),…
Ici Victor, un agent immobilier, adultère et peu scrupuleux (il utilise pour son plaisir le bien d’autrui comme il trompe sa femme et ment à sa maîtresse) tombe sur plus retord que lui. Deux individus qui ont décidé de s’approprier l’appartement et la femme qu’il a obtenu à force de mensonges. La vraie victime n’est bien entendu pas Victor attaché à une chaise et menacé, mais Barbara, remisée à l’état d’objet purement sexuel par les trois hommes. Un troisième mystérieux personnage, Harry, apparait en toute fin de film pour enfoncer le clou. Pour Barbara, ce sera l’occasion, très chèrement payée, de découvrir qui est vraiment Victor.
« The Penthouse » aurait pu tourné vers l’horrifique, mais en fait il s’oriente vers la comédie absurde. Les monologues de Tom et les réparties de Dick, sont marqués par l’influence du théâtre de l’absurde (Beckett, Ionesco,…). Le problème c’est que l’auteur de la pièce à l’origine du scénario, Scott Forbes, n’est ni l’un ni l’autre. Et les monologues de Tom, notamment, sont très longuets.
« The Penthouse » bénéficie néanmoins de belles prestations, surtout de Terence Morgan et Suzy Kendall. Le réalisateur Peter Collinson, formé à la télévision, signait ici son premier film pour le cinéma, dont l’un des producteurs exécutifs est l’un des maitres en matière de cinéma d’exploitation britannique Michael Klinger. L’année suivante, il signe dans un genre très différent « Up the Junction » (1968), toujours avec Suzy Kendall, adapté d’un téléfilm de Ken Loach. Il retournera au thriller horrifique avec plus de succès dans « Fright » (1971), également un film de « home invasion », et « Straight on Till Morning » (1972) pour la Hammer.
« The Penthouse » est un film rare, je ne crois pas qu’il existe d’édition en DVD. je l’ai vu personnellement en VOD dans une qualité médiocre.
Martine Beswick, ce film donne envie, en plus c’est une vraie rareté, jamais entendu parlé, on croise les doigts pour une éventuelle sortie !!