La première réalisation de Robert Carlyle est une comédie criminelle qui baigne dans l’humour noir mais qui aurait pu être plus saignante
The Legend of Barney Thomson (2015)
(La légende de Barney Thomson)
Réalisé par Robert Carlyle
Ecrit par Richard Cowan et Colin McLaren d’après le roman de Douglas Lindsay
Avec Robert Carlyle, Emma Thompson, Ray Winstone, Tom Courtenay, Ashley Jensen, Brian Pettifer, James Cosmo,…
Direction de la photographie : Fabian Wagner / Production design : Ross Dempster / Direction artistique : Kevin Woodhouse / Montage : Mike Banas
Produit par Holly Brydson, Brian Coffey et Richard Cowan
Comédie / Crime
UK / Canada
Barney Thomson (Robert Carlyle) est barbier dans une petite boutique vieillotte à Glasgow depuis 20 ans. Son mauvais caractère qui fait fuir les clients pousse le fils de son employeur à lui montrer la sortie. Mais, accidentellement, Barney le tue. Affolé, il tente de se débarrasser du corps mais sa mère Cemolina (Emma Thompson) tombe dessus et l’aide à s’en débarrasser. Néanmoins, intrigué par la nervosité de Barney, un flic désabusé et tenace (Ray Winstone) le prend en ligne de mire et devient convaincu qu’il est le serial killer qui depuis des mois envoie des morceaux de corps par la poste.
« The Legend of Barney Thomson » est le premier film réalisé par l’acteur écossais Robert Carlyle devenu une star au fil des années 90 (Riff Raff, The Full Monty, Trainspotting, The World is Not Enough,…). Il incarne également le rôle principal de Barney, ce raté pleurnicheur qui devient l’improbable principal suspect de meurtres glauques.
On pourrait reprocher à la comédie, adaptée d’un livre à succès, de ne baser son humour que sur cette improbabilité. Mais heureusement, quelques personnages secondaires viennent agrémenter le spectacle : bien entendu la mère de Barney, une vieille femme vulgaire qui ne jure que par son bingo hebdomadaire (très bien interprétée par Emma Thompson), un vieux flic désabusé (Ray Winstone bien sûr) confronté à une jeunette dynamique (Ashley Jensen) qui veut lui piquer son enquête ou encore Charlie (Brian Pettifer), le seul « ami » de Barney, un garçon bizarre qui le traine sur les fêtes foraines et ne tarde pas à essayer de le faire chanter.
Le film est baigné par une lumière orangée qui renforce le côté old school de Glasgow qui semble être figé dans un jour de printemps, durant les années 50. Ça donne une ambiance hors du temps à « The Legend of Barney Thomson » et renforce le côté décalé de son humour. C’est un choix. Personnellement, j’aurais été plus convaincu par une approche plus réaliste, qui aurait serait venu en opposition frontale avec l’absurdité du scénario et du personnage. Ici le style adopté pour la mise en scène et le jeu des acteurs ne fait qu’accompagner le scénario. Etait-il besoin d’en rajouter une couche ?
« The Legend of Barney Thomson » est une chouette comédie, je ne peux m’empêcher de penser qu’il manque un petit quelque chose, que ce soit au niveau du scénario ou de la réalisation pour en faire vraiment un bon film. Le résultat est comme les morceaux de corps bien rangés et empaquetés par le serial killer, un brin trop propre.
DVD et blu-ray FR. Studio L’Atelier d’Images (2019). Version originale sous-titrée en français et version française