Un serial killer décide de documenter ses crimes pour les montrer à un public choisi. Original et bien fichu !

The Last Horror Movie (2003)

Réalisé par Julian Richards

Ecrit par James Handel d’après une idée de Julian Richards

Avec Kevin Howarth, Mark Stevenson, Antonia Beamish,…

Direction de la photographie : Chris St. John Smith / Production design : Bettina Eberhard / Montage : Claus Wehlisch / Musique : Simon Lambros

Produit par Zorana Piggott et Julian Richards pour Prolific Films et Snakehair Productions

Horreur

75mn

UK

Trois prisonniers se sont évadés d’une prison de l’Illinois et un récent meurtre macabre semble être lié à cette évasion. Dans un dinner house, une jeune femme ferme le restaurant, a son fils au téléphone qui a regardé un film d’horreur et qu’elle rassure. Elle va bientôt rentrer. Mais un tueur l’attend…. L’écran se brouille.Max (Kevin Howarth) apparait en gros plan s’adressant au spectateur. Il s’excuse d’avoir interrompu le film, mais celui-ci n’avait guère d’intérêt et il a quelque chose de beaucoup plus intéressant à leur montrer… sa vie de serial killer.

Pour ses amis et sa famille, Max (Kevin Howarth) est un homme charismatique, enjoué qui prend la vie avec légèreté. Il est spécialisé dans les tournages de mariage, une activité pas très sérieuse pour son entourage. Mais, avec l’aide d’un jeune assistant (Mark Stevenson) il a décidé de filmer son quotidien. Un projet personnel, répond-t-il. Quelle drôle d’idée !

Sauf que Max est en fait un serial killer avec déjà plus d’une cinquantaine de victimes à son actif. Un hobby qu’il apprécie particulièrement et qu’il a décidé de partager avec les amateurs de film d’horreur en enregistrant ses crimes. Sa technique est simple. Il a effacé la cassette vidéo d’un slasher américain des années 80, intitulé « The Last Horror Movie », ne laissant que les premières minutes, et l’a replacé dans les rayons du vidéo club.

Max aime partager ses réflexions et se demande aussi comment les spectateurs le jugent. En tant que fans d’horreur, ils devraient le comprendre après tout. Et pourquoi le juger, alors que lui-même ne se sent pas coupable. Il tue comme d’autres vont faire un tennis. Et après tout, en leur montrant ses actes, il les incite eux-mêmes à réfléchir sur la nature humaine. Bref, il leur rend service.

« The Last Horror Movie » est un film d’horreur ingénieux qu’on sent inspiré de « Henry: Portrait of a Serial Killer » (1986) et « C’est arrivé près de chez vous » (1992). Dans le making of du film, le réalisateur se déclare inspiré par les classiques « The Evil Dead » (1981) ou  » The Texas Chain Saw Massacre » (1974), et par une déclaration de l’un de ses anciens profs de cinéma, à qui le film est dédié : « Tout le monde fait des films gentils. Faites un film qui scandalisera votre grand mère ».

Tourné en miniDV avec une image granuleuse pour un budget modeste, « The Last Horror Movie » est très efficace. D’abord parce que Max est interprété par un acteur, beau gosse et charismatique qui n’a pas la tête d’un serial killer, Kevin Howarth (un mix entre Jean Dujardin et Christian Bale). Aussi parce que le film est concentré et court (moins de 80mn), ce qui évite les longueurs (huit minutes ont été coupées au montage). Enfin parce que les dialogues écrits par James Handel en se basant sur l’idée de Richards, sont efficaces et vont droit au but. Pas de blabla inutile, de toute façon la « philosophie » de Max est assez basique tout en étant terrifiante. Il ne recule devant rien, juste parce qu’il s’en fiche (allant jusqu’à préparer les restes de l’une de ses victimes pour un repas de famille).

Le film est sortie en 2003, ce qui est un peu dommage, car évidemment le meilleur moyen de regarder « The Last Horror Movie » aurait été de récupérer la cassette du film dans un vidéo club, comme ses dernières victimes.

« The Last Horror Movie » était le troisième film de Richards après « Darklands » (1996) et le thriller « Silent Cry » (2002). Après le film d’horreur « Summer Scars » (2003) et un documentaire sur Dickens, il est allé poursuive sa carrière aux Etats-Unis où il a signé d’autres films d’horreur apparemment dans la moyenne du genre (Shiver, Daddy’s Girl, Reborn). Espérons qu’il retrouve un jour un concept à la hauteur de « The Last Horror Movie ».

En France, le film est sorti chez le défunt éditeur Neo Publishing avec un joli lot de bonus. On peut encore le trouver d’occasion.

DVD FR. Studio Neo Publishing. Version originale sous-titré en français et version française. Bonus : making of, scènes coupées, trailers, commentaire audio de Julian Richards et Kevin Howarth