Review of: The Fiend
Thriller / Horreur:
Robert Hartford-Davis et Brian Comport

Reviewed by:
Rating:
4
On 25 février 2022
Last modified:25 février 2022

Summary:

Un thriller horrifique très seventies avec ses meurtres de jeunes femmes dénudées mais aussi une dénonciation des sectes chrétiennes et un casting hors-pair

Un thriller horrifique très seventies avec ses meurtres de jeunes femmes dénudées mais aussi une dénonciation des sectes chrétiennes et un casting hors-pair

The Fiend (1972)

Réalisé par Robert Hartford-Davis

Ecrit par Brian Comport

Avec Ann Todd, Patrick Magee, Tony Beckley, Madeleine Hinde, Suzanna Leigh,…

Direction de la photographie : Desmond Dickinson / Direction artistique : George Provis / Montage : Alan Pattillo / Musique : Richard Kerr et Tony Osborne

Produit par Robert Hartford-Davis pour World Arts Media

Thriller / Horreur

92mn

UK

Kenny (Tony Beckley) vit seul avec sa mère Birdy (Ann Todd) dans une grande maison qui accueille également la branche anglaise d’une secte chrétienne américaine menée par le ministre du culte (Patrick Magee). Eduqué dans le culte, Kenny a développé une fascination mêlée de haine contre les jeunes femmes libres dont il essaie de sauver les âmes en les tuant, enregistrant au passage les voix de ses victimes qu’il aime mixer avec les déclamations apocalyptiques du gourou américain. La secte empêchant ses membres de fréquenter l’autre sexe et de prendre des médicaments, la mère de Kenny sombre lentement dans la folie due à sa double culpabilité face aux agissements de son fils, du fait qu’elle se soigne en secret à l’insuline et qu’elle a des penchants lesbiens ! Brigitte (Madeleine Hinde), infirmière récemment dépêchée au chevet de la Birdy demande à sa soeur journaliste Paddy (Suzanna Leigh) d’enquêter sur cette secte dangereuse.

Le réalisateur Robert Hartford-Davis est bien connu des amateurs de série B britannique des années 60 et 70. On lui doit notamment trois films d’horreur notables de l’époque : le gothique « The Black Torment » (1964) et deux chouettes thrillers horrifiques « Corruption » (1968) avec Peter Cushing et le moins connu « The Fiend » (1972)

« The Fiend » (baptisé aux USA « Beware My Brethren ») est un pur produit de son époque. Des jolies jeunes femmes dénudées et traquées par un meurtrier fou. Mais là où « The Fiend » se démarque c’est par sa condamnation de la folie des sectes chrétiennes qui pullulent alors aux Etats-Unis. Comme le répète à tour de bras le sombre ministre du culte (interprété par un excellent Patrick Magee), nous ne sommes tous des pécheurs qui doivent payer par leur dévotion la souffrance du Christ sur la croix. Quitte à le payer de sa vie. Kenny est un très bon élève et met tous ses efforts pour envoyer à la damnation éternelle les âmes des jeunes femmes trop libres. Mais il aime aussi sa mère et laisse venir des infirmières s’occuper d’elle, contre les préceptes même du culte.

Robert Hartford-Davis porte ici à l’écran un scénario de Brian Comport qui a également signé « Mumsy, Nanny, Sonny & Girly » (1970), « Man of Violence » (1971) et « The Asphynx » (1972). Sa réalisation est soignée avec quelques moments de bravoure (un meurtre d’une prostituée à qui Kenny enfonce une torche électrique dans la bouche,…) qui lui vaudront des ennuis avec la censure britannique. Plusieurs meurtres ont lieu alors que des hymnes religieux rythmés pour un décalage très seventies.

Star du cinéma britannique vue notamment chez Hitchcock (« The Paradine Case »), David Lean (« Madeleine » et « The Sound Barrier ») ou encore Joseph Losey (« Time Without Pity« ) Ann Todd ne tourne plus beaucoup dans les années 70. Au cinéma on la verra seulement dans « Human Factor » (1974) d’Otto Preminger et donc ce « The Fiend ». Elle est excellente dans le rôle de la mère qui s’enfonce lentement mais sûrement dans la folie et qui cultive une relation malsaine avec son fils.

« The Fiend » a été récemment réédité en blu-ray par le label américain Vinegar Syndrom (évidement sous son titre américain). Une excellente nouvelle pour les amateurs d’horreur british des seventies.

Blu-ray US (toutes zones). Version originale avec sous-titres anglais optionnels. Bonus : Commentaire audio de l’historien du cinéma Samm Deighan), comparaison de la version UK avec la version internationale