Un film d’horreur qui joue avec le spectateur et ses attentes en matière d’hémoglobine. Une belle réussite qui s’amuse avec délectation des poncifs du genre

The Devil’s Chair (2007)

Réalisé par Adam Mason

Ecrit par Adam Mason et Simon Boyes

Avec Andrew Howard, Pollyanna Rose, David Gant, Elize du Toit, Louise Griffiths, Matt Berry,…

Direction de la photographie : Ole Bratt Birkeland / Production design : Neil Jenkins / Direction artistique : Chris Barber / Montage : Hasse Billing et Adam Mason / Musique : Zoe Keating et Mortiis

Produit pour Soho Square Films et Renegade Worldwide

Horreur

91mn

UK / USA

Nick West (Andrew Howard) est accusé d’avoir tué sa petite amie dans un asile abandonné. Lui maintient que c’est une chaise de retenue qui s’est déchainée sur elle. Au bout de quatre ans dans un asile psychiatrique, il est libéré mais sous la surveillance d’un professeur de Cambridge, le Dr Willard (David Gant) qui veut écrire un livre sur son cas. Pour son expérience, il l’amène dans l’asile où a lieu le meurtre, avec trois de ses étudiants.

L’histoire est racontée du point de vue de Nick. Il nous parle directement au début, le visage en grande partie mangé par l’obscurité, une cigarette à la main, il cherche ses mots : « Il était une fois… Laissez mois vous parlez de vos démons intérieurs. De comment ils vous rattrapent et vous déchirent en petits morceaux (…) De ces pauvres et bonnes personnes, c’est triste vraiment (…) mais je serais parfaitement honnête avec vous, s’il y a une victime dans cette histoire, c’est moi. On devrait revenir en arrière à présent. Je veux vous montrer comment tout ça à commencer si innocemment (…) Si vous êtes patient, je vous promets que ça va en valoir le coup (…). Je suppose que vous avez vu Hellraiser et ce genre de film, Pumkin Head ou autres. C’est probablement pour cette raison que vous regarder ça à présent… ».

Durant son monologue, on voit des personnes couvertes de sang, hurlant… Ces mêmes personnes qu’on va rencontrer par la suite, Dr Willard et ses étudiants. Cette expérience à laquelle Nick ne voulait pas participer.

L’originalité de « The Devil’s Chair » est de nous mettre dans la tête de Nick West, un loser qui marche à l’acide et qui s’est retrouvé dans un asile suite au meurtre atroce de sa petite amie. Mais le Dr Willard ne pense pas qu’il est coupable, non, alors que Nick s’est convaincu que c’étaient des illusions. Mais non, l’asile abandonné est réputé pour ses expériences non orthodoxes menées par le Dr Blackwater dans les années 50 et que la chaise de retenue est un portail vers une autre dimension.

Souvent Nick commente les scènes qu’on voit, arrête l’image, annonce ce qui va se passer, s’en prend à leur egos de bourgeois bien éduqués et trop convaincus de leur réalité construite par leur apprentissage rationnel.

Mais Nick joue aussi avec le spectateur, le titille, l’insulte, le provoque sur ses goûts pour des jolies filles dénudées et le sang qui éclabousse. « C’est ce que vous êtes venu voir, mes frères ? Regardez-moi cette merde pauvrement écrite et mal jouée ? Ya-t-il une once de vérité dans ce film de série B banal ? Non !(…) ».

Comme « The Last Horror Movie » (2003), ce film d’horreur prend à partie le spectateur et son goût de l’horreur, s’amusant des poncifs du genre, mais offrant son lot de sang. Ca dégouline de partout et c’est bien ça qu’on attendait, non ?

Les effets spéciaux sont bien faits, la réalisation est parfaitement maitrisée. Mais Adam Mason, aidé au scénario de son collaborateur régulier Simon Boyes, sait de quoi il parle, il avait auparavant signé trois films d’horreur plus « traditionnels », « The 13th Sign » (2000), « Dust » (2001) et « Broken » (2006). Il continue depuis sa carrière dans le genre des deux côtés de l’atlantique, collaborant aussi avec les groupes de hard rock, Alice in Chains, Korn ou System of a Down.

DVD FR. Studio Sony Pictures (2008). Version originale sous-titrée en français et version française.