Un drame humain fort sur une amitié et un amour impossibles avec en toile de fond le conflit en Irlande du Nord.

The Crying Game (1992)

Ecrit et réalisé par Neil Jordan

Avec Stephen Rea, Jaye Davidson, Forest Whitaker, Jim Broadbent, Miranda Richardson,…

Direction de la photographie : Ian Wilson / Montage : Kant Pan / Direction artistique :
Chris Seagers / Musique : Anne Dudley

Produit par Stephen Woolley pour Palace Pictures, Channel Four Films, Eurotrustees

Drame / Trhiller

112mn

UK / Japon / USA

Jody (Forest Whitaker), soldat britannique enlevé par l’IRA, sympathise avec l’homme chargé de le surveiller, Fergus (Stephen Rea). Malgré leur opposition apparente, une solide amitié va naître entre les deux hommes.

Jody (Forest Whitaker) est un soldat britannique affecté en Irlande du Nord. Il profite de son temps libre pour aller dans une fête foraine. Il y rencontre une irlandaise avec laquelle il batifole. Ils vont à l’écart sur la plage pour avoir de l’intimité mais deux hommes armés surgissent. Bientôt Jody se retrouve attaché et prisonnier dans une maison isolée dans la forêt. Là seul, Fergus (Stephen Rea) accepte de lui parler et une amitié naît entre les deux hommes. Jody fait promettre à Fergus d’aller à Londres à la rencontre de sa copine s’il est tué.

Au début des années 90, Neil Jordan avait déjà une belle réputation grâce à des films comme « The Company of Wolves » (1984) et « Mona Lisa » (1986). Ce n’était pas la première fois non plus avec « The Crying Game » qu’il se penchait sur la situation politique de l’Irlande du Nord. C’était déjà la toile de fond de son premier film « Angel » (1982) également avec Stephen Rea dans le rôle principal.

Mais comme dans « Angel », la crise irlandaise n’est pas le sujet principal – plutôt un contexte cruel dans lequel se déroule des drames humains. Le sujet étant les drames et non le contexte politique. « The Crying Game » parle d’une amitié improbable et d’une histoire d’amour impossible.

Evidemment, le film joue beaucoup sur la surprise à laquelle doit faire face Fergus (et les spectateurs) au milieu de l’histoire. Mais ce renversement de situation est bien vu (même si ce ne sera pas une surprise totale pour certains) et donne une autre dimension dramatique au film.

« The Crying Game » est porté par un excellent trio d’acteurs. Il y a bien sûr Forest Whitaker et Stephen Rea mais la découverte indéniable du film est Jaye Davinson, un Américain que Neil Jordan a rencontré dans un bar (ou lors d’une soirée de fin de tournage d’un film de Derek Jarman – ce n’est pas très clair) et qui fait ici ses débuts à l’écran. Une prestation qui lui vaudra une nomination à l’Oscar du meilleur second rôle. Il a ensuite endossé un rôle important dans le film de SF « Stargate » en 1994, avant de se consacrer à la mode, puis de se retirer de la vie médiatique.

Tourné dans des conditions financières très difficiles, « The Crying Game » reste à ce jour le plus grand succès critique de Neil Jordan. Le film a gagné le BAFTA du meilleur film britannique et reçu six nominations aux Oscars et a emporté celui du meilleur scénario.

En France, à ce jour (septembre 2017),  « The Crying Game » est disponible sous la forme d’un DVD un peu vieillot sans bonus. Si vous maîtrisez suffisamment l’anglais (des sous-titres pour malentendant sont disponibles), il peut être judicieux de vous pencher vers l’édition combo DVD/Bluray sortie par le BFI.

DVD zone 2 FR. Studio Warner Bros. (2006). Version originale sous-titrée en français et version française.