Une délicieuse comédie d’aventures portée par les acteurs formidables, une solide histoire et une très belle mise en scène.

The Assassination Bureau

The Assassination Bureau (1969)

(Assassinats en tous genres)

Réalisé par Basil Dearden

Ecrit par Michael Relph d’après le roman de Jack London et Robert L. Fish

Avec Oliver Reed, Diana Rigg, Telly Savalas, Curd Jürgens, Philippe Noiret,…

Directeur de la photographie : Geoffrey Unsworth

Produit par Michael Relph pour Heathfield et Paramount Pictures

Filmé aux studios de Pinewood

Comédie / Aventures

110 mn

UK

Jeune femme indépendante qui cherche à faire carrière dans le journalisme, Miss Winter (Diana Rigg) enquête sur une entreprise assez spéciale : le bureau des assassinats. Elle vend son projet d’article au propriétaire d’un gros journal anglais Lord Bostwick (Terry Savalas) et se fait passer pour la commanditaire d’un assassinat pour rencontrer le directeur du bureau, un certain Ivan Dragomiloff (Oliver Reed). Celui-ci est quelque peu surpris quand il apprend l’identité de la victime, mais accepte la mission au nom du bureau.

diana-rigg-vernon-dobtcheff« The Assassination Bureau » est un film typique de l’avant dernière période de la carrière du duo Basil Dearden et Michael Relph. Une grosse production internationale (largement financée par les studios américains) avec un casting d’enfer. A des années lumières donc des films de série B à connotation sociale qui ont fait leur renommée dans les années 50. Mais il ne faut jamais enfermer les artistes dans un seul registre. L’œuvre de Dearden et Relph est protéiforme, de qualité diverse (avec quand même un bon nombre de chefs d’oeuvre) mais il y a toujours quelque chose à en tirer.

Ici même si le film se veut avant tout une farce divertissante, le concept de ce bureau d’assassinat qui se veut une entreprise respectable, est un régal. Et son détournement pour des fins politiques à la veille de la première guerre mondiale nous offre un contexte passionnant. Bref sous la farce, on ne peut ignorer la satire. Un peu comme dans le « Monsieur verdoux » (1947) de Chaplin. Sauf qu’ici le meurtre est un véritable business, une entreprise professionnelle et non un travail d’amateur éclairé. Mais toujours effectué avec une rigueur morale qui manque « bien souvent » (ahem) aux nations quand elles décident de se faire la guerre.

– Nous sommes des chirurgiens, pas des bouchers. Nous détruisons seulement le mal.

– Hypocrite. Vous tuez pour l’argent.

– Seulement ceux qui méritent de mourir. Nous devons les juger avant de les assassiner.

– Les juger ? Jeune imbécile. Vous n’êtes pas un assassin, vous êtes un critique !

J’ai pris énormément de plaisir à regarder « The Assassination Bureau » adapté par Michel Relph du roman inachevé de Jack London. Voici une comédie d’aventures assez typique de l’époque (on pense notamment à « The Wrong Box » de Bryan Forbes sorti en 1966 mais la référence principale du film est probablement « The Great Race » de Blake Edwards). En tout cas ici c’est très bien écrit, réalisé et interprété, et la forte couche d’humour noir donne une profondeur et une complexité au film que la grande majorité de ces films n’ont pas.

Il faut également saluer le travail sur les décors effectué par Michael Relph qui ne l’oublions pas a commencé sa carrière comme directeur artistique et qui reprend ici sa casquette d’antan. Les intérieurs sont particulièrement réussis dans un style rococo/baroque du plus bel effet. Et sont sublimés par le technicolor du grand Geoffrey Unsworth (qui a filmé l’année auparavant « 2001 Odyssée de l’espace » pour Kubrick).

Au niveau du casting on est également gâté avec des acteurs qui cabotinent pour notre plus grand plaisir. Oliver Reed et Diana Rigg (Emma Peel herself) forment un très beau couple. Et Telly Salavas (alias Kojak) est un parfait méchant. Parmi les assassins professionnels soulignons les performances de deux français (cocorico!) : Philippe Noiret en sénateur propriétaire d’un bordel clandestin et l’un des plus prolifiques seconds rôles de l’histoire du cinéma, Vernon Dobtcheff dans le rôle du maniacodépressif Baron Muntzof.

Malheureusement, à l’heure où j’écris ces lignes (mars 2013), le film est quasi introuvable en DVD. Il y a bien un zone 1 qui traine encore mais les rares exemplaires qu’on trouve se négocient minimum une quarantaine d’euros. Sinon on trouve également un DVD espagnol mais je ne connais pas les détails quant à la présence d’éventuels sous titres ou même d’une piste audio en anglais.

DVD Paramount zone 1. Audio en anglais. Sous-titres anglais.