Du grand n’importe quoi horrifique assez jouissif qui lorgne vers les gialli et Argento mais rend aussi hommage à la Hammer

Terror (1978)

Réalisé par Norman J. Warren

Ecrit par David McGillivray d’après une histoire de Les Young and Moira Young

Avec Carolyn Courage, James Garrick, James Aubrey, Tricia Walsh, Patti Love,…

Directeur de la photographie : Les Young / Direction artistique : Hayden Pearce / Montage : Jim Elderton / Musique : Ivor Slaney

Produit par Richard Crafter et Les Young

Tourné aux studios Acorn à Londres

Horreur / Fantastique

UK

Des torches dans la nuit. Des hommes mettent en place un piège et une jeune femme qui fuit les torches finit par se prendre le pieds dedans. Les hommes l’attrapent et l’attachent au bûcher pendant que le chatelain local et sa femme regardent avec plaisir le spectacle. Mais la sorcière refuse de se repentir et appelle le diable à sa rescousse.  Les éléments se déchainent. Mais ils finissent par la brûler. Et quelques instant plus tard c’est aux châtelains de mourrir dans d’atroces souffrances. THE END.

En fait il s’agit d’une projection privée lors d’une soirée organisée par le producteur James Garrick (John Nolan). Mais ce film est important pour lui car le film raconte les origines de la malédiction familiale et a été tournée dans le manoir même qu’il habite et dont les murs ont été témoins des événements ! Certains de ses invités ne sont guère convaincus mais suite à une séance d’hypnotisme, sa propre cousine Ann (Carolyn Courage) manque de le transpercer avec une épée.

Tourné un an après « Prey » (1977), ce « Terror » permet au réalisateur Normal J. Warren et son équipe de s’amuser avec les codes de l’horreur. L’introduction est clairement un hommage à l’horreur gothique façon Hammer puis, de retour dans les années 70, on se dirige vers une sorte de giallo fantastique qui lorgne du côté des films d’Argento. Le directeur de la photographie et cameraman Les Young, qui avait déjà produit le premier film d’horreur de Normal J. Warren « Satan’s Slave » (1976), est de retour à la production et signe également l’histoire avec sa femme Moira, tout en se chargeant bien entendu de la photo.

Non que l’histoire soit très approfondie. On est dans du grand n’importe quoi mais qui permet de mettre en scène quelques scènes efficaces d’horreur, et aussi beaucoup d’humour à travers deux fausses pistes où on fait croire au spectateur qu’il va y avoir un meurtre ou qu’il y en a eu un. On a droit aussi au tournage d’un film pseudo-érotique, qui avec l’horreur, sont les deux principaux gagne pain du cinéma britannique dans les années 70.

Oui, il y a beaucoup d’ironie dans ce « Terror » qui joue sur les codes du film d’exploitation et les attentes du spectateur tout en prenant plaisir à les utiliser quand même ! On a droit même à un pellicule de cinéma qui devient folle et manque d’étouffer l’un des personnages. Et malgré un tournage expédié en quatre semaines, le film fait montre de jolies qualités de production. Les acteurs s’en tirent bien, la photographie est belle,… Bref l’enveloppe est soignée.

« Terror » est donc un film à prendre vraiment au troisième degré (voir plus). Et il faut avouer que malgré l’accumulation voulue de poncifs et de non histoire (ou peut être grâce à eux justement) on s’amuse bien. A noter que le film est ressorti dans une belle copie en blu-ray en 2019 grâce à la fameuse maison d’édition Powerhouse Films dans le cadre d’un coffret consacré à Norman J. Warren. Parmi les nombreux bonus, on trouve un commentaire audio (non sous-titré) avec Warren et le scénariste David McGillivray  qui déclare n’avoir pas vu le film depuis sa sortie et avoir complètement oublié de quoi il s’agit. Vrai ou faux, ça donne en tout cas l’occasion d’un commentaire audio joyeusement décalé, tout comme le film.

Blu-ray UK. Studio Powerhouse, collection Indicator (2019). Disponible dans le coffret Normal J. Warren (édition limitée à 6.000 exemplaires). Version originale avec des sous-titres anglais optionnel. Nombreux bonus