Un beau mélodrame en pays minier où un jeune homme peine à s’émanciper du poids de l’amour maternel et à aimer d’autres femmes.

Sons and Lovers (1960)

(Amants & fils)

Réalisé par Jack Cardiff

Ecrit par Gavin Lambert et T.E.B. Clarke d’après le roman de D.H. Lawrence

Avec Trevor Howard, Dean Stockwell, Wendy Hiller, Mary Ure, Heather Sears, William Lucas,…

Directeur de la photographie : Freddie Francis / Montage : Gordon Pilkington / Musique : Mario Nascimbene

Produit par Jerry Wald

Tourné aux studios Pinewood et à Nottingham

Drame

UK

Au début du XXe siècle, Paul Morel (Dean Stockwell)  est un jeune homme qui vit dans une ville minière. Son père Walter (Trevor Howard) et l’un de ses frères travaillent à la mine. Lui préfère peindre et gagner sa vie en travaillant dans un bureau. S’il a l’appui de sa mère (Wendy Hiller), le père vit mal ce refus… qui lui rappelle la fuite de son ainé qui vit désormais à Londres.

Paul (Dean Stockwell) est un jeune homme sensible et à l’âme d’artiste qui manie le pinceau avec talent et se sent bien plus proche de sa mère que de son mineur de père. Ce dernier se sent insulté par le refus de Paul de descendre dans la mine, qui fait écho à la désapprobation de sa femme et à la fuite de son ainé pour Londres. Quand Arthur (Sean Barrett), le seul fils de Walter à avoir suivi son père, meurt dans la mine, l’équilibre de la famille se rompt.

S’il refuse d’en prendre conscience, Paul souffre aussi du poids de l’amour maternel. Celle-ci s’accroche à son fils, désapprouve ses aventures romantiques et le fait culpabiliser dès qu’il s’éloigne d’elle. Pourra-t-il sortir des griffes maternelles et du schéma du mariage raté offert par ses parents pour avoir une vraie relation avec une femme ? Rien n’est moins sûr. La mort de la mère et la fuite semble être la seule option.

« Sons an Lovers » est une oeuvre sur le poids de la famille mais aussi de l’éducation et de le religion sur l’épanouissement amoureux des jeunes gens. Trop de pressions sociales et familiales viennent s’interposer dans une histoire d’amour. Faut-il choisir entre la passion ou la raison ? Paul n’arrive pas à faire son choix. Ses deux expériences amoureuses se termineront sun des échecs douloureux.

Le rôle principal de Paul est tenu avec conviction par l’acteur américain Dean Stockwell qui avait débuté au cinéma à l’âge de 9 ans en 1945 et est devenu avec le temps l’un des plus célèbres seconds rôles du cinéma et de la télévision américains (plus de 200 crédits à son actif). Trevor Howard et Wendy Hiller sont exceptionnels dans le rôle des parents de Paul, un couple mal assorti qui finit par ne plus se comprendre et où les frustrations finissent par l’emporter, leurs fils devenant un enjeu de pouvoir et d’équilibre.

« Sons and Lovers » est réputé pour être l’un des tous meilleurs romans de DH Lawrence. Il est ici adapté à l’écran par deux scénaristes de talent : Gavin Lambert, ancien rédacteur en chef de Sight and Sound (1950-56), romancier et scénariste, ami de Lindsay Anderson, et T.E.B. Clarke alors célèbre pour ses scénarios pour les studios Ealing (« Hue and Cry », « Passport to Pimlico » ou encore « The Lavender Hill Mob »).

Derrière la caméra, on trouve le mythique directeur de la photographie Jack Cardiff, passé à la réalisation pour la première fois en 1958, et qui signe ici ce qui restera son film le plus célèbre. « Sons and Lovers » a ainsi reçu sept nominations à l’Oscar (dont celle du meilleur film et du meilleur réalisateur). Ironie du sort, le film emportera finalement un seul Oscar, celui de la meilleure photographie qui ira donc à Freddie Francis, une autre légende de la direction photo. A noter que Cardiff avait lui remporté la même statuette en 1947 pour « Black Narcissus » de Powell et Pressburger.

DVD zone 2 FR. Studio Opening, collection Les films de ma vie (2009). Version française et version originale sous-titrée en français.