Deuxième et dernier film de la Hammer produit avec Shaw Brothers, « Shatter » est un film de mercenaire un peu trop classique et sans grande surprise mais qui offre une belle plongée dans le Hong Kong des seventies.
Shatter (1974)
(Un dénommé Mister Shatter)
Réalisé par Michael Carreras
Ecrit par Don Houghton
Avec Stuart Whitman, Lung Ti, Lily Li, Peter Cushing, Anton Diffring,…
Direction de la photographie : Roy Ford, Brian Probyn et John Wilcox / Direction artistique : Johnson Tsao / Montage : Eric Boyd-Perkins / Musique : David Lindup
Produit par Michael Carreras et pour Hammer Films et Shaw Brothers
Crime / Thriller
UK / Hong Kong
Shatter (Stuart Whitman), un mercenaire, arrive à Hong Kong pour récupérer la prime après avoir exécuté un général africain. Mais son contact, le banquier Hans Leber (Anton Diffring) lui répond qu’il ne sait rien de cette affaire. Ses commanditaires gouvernementaux habituels (américains et anglais) nient toute implication, et lui font comprendre qu’il n’existe plus. Shatter arrivera-t-il à comprendre ce qu’il se passe avant de se faire tuer ? Heureusement il rencontre Tai Pah (Lung Ti), gérant d’un bar massage et champion de kung-fu qui accepte d’être son allié.
Au milieu des années 70, rien ne va plus pour la Hammer qui tente à peu près toutes les formules pour retrouver son public. En 1974, elle sort ainsi deux films co-produits avec les célèbres producteurs hong-kongais Shaw Brothers. Une collaboration qui donnera naissance à deux films, le mélange de film d’horreur et de film de kung-fu « The Legend of the Seven Golden Vampires » et donc « Shatter » qui lui marie film de mercenaire, très à la mode durant les années 70, et le kung-fu.
« Shatter » est tourné à Hong Kong. Le film profite des décors naturels de la ville au début des années 70. Et le moins qu’on puisse dire c’est que ça a de la gueule !
Pour tenir le haut de l’affiche, la Hammer a à nouveau recours à un acteur américain un peu défraichi qui cherche la rédemption à la télévision et dans des productions européennes. Ici c’est donc Stuart Whitman qui a connu son heure de gloire de la fin des années 50 au milieu des années 60 dans des westerns et films noirs. Face à lui dans le rôle de son partenaire, on retrouve l’acteur Lung Ti, l’une des stars de films d’art martiaux (toujours en activité en 2020) découvert par le réalisateur culte Cheh Chang (95 films entre 1950 et 1993).
Non que des habitués des génériques de la Hammer ne soient pas présents. « Shatter » est le 23e et dernier film que tournera Peter Cushing pour la firme et dans le rôle du méchant de service, on retrouve Anton Diffring qui avait justement remplacé Cushing dans « The Man Who Could Cheat Death » (1959).
Si « The Legend of the Seven Golden Vampires » arrivait à surprendre grâce à une formule atypique, « Shatter » est bien plus classique. Michael Carreras prend le contrôle du film suite au désistement (« par accord commun ») du réalisateur américain Monte Hellman après quelques semaines de tournage. C’est dommage car on aurait bien aimé voir la pate de Hellman (qui a commencé chez Corman). Mais reste que le scénario manque de relief, et que Stuart Whitman n’est pas vraiment au top de sa forme. Carreras fait ce qu’il peut (ce sera sa dernière réalisation) et « Shatter » reste un film agréable à regarder, mais qui n’avait pas assez de punch pour relancer la machine.
« Shatter », qui ne sortira qu’en 1976 aux USA dans l’indifférence, est difficile à trouver aujourd’hui (octobre 2021).