Review of: Shalako
Western:
Edward Dmytryk

Reviewed by:
Rating:
3
On 2 novembre 2020
Last modified:2 novembre 2020

Summary:

Un point de départ et un casting (Sean Connery et Brigitte Bardot) étonnants débouchent malheureusement sur un western banal et un peu longuet

Un point de départ et un casting (Sean Connery et Brigitte Bardot) étonnants débouchent malheureusement sur un western banal et un peu longuet

Shalako (1968)

Réalisé par Edward Dmytryk

Ecrit par James Griffith, Hal Hopper et Scot Finch d’après le roman de Louis L’Amour

Avec Sean Connery, Brigite Bardot, Stephen Boyd, Jack Hawkins, Honor Blackman, Eric Sykes,…

Direction de la photographie : Ted Moore / Direction artistique : Herbert Smith / Montage : Bill Blunden / Musique : Robert Farnon

Produit par Euan Lloyd

Western

113mn

UK / Allemagne de l’Ouest

« Les plaines et les montagnes de l’Amérique de l’Ouest ont attiré non seulement les pionniers mais aussi les chasseurs  européens de gros gibiers. » Suit une liste de noms dans lesquels on trouve côté britannique Charles Dickens, Kipling ou encore  Oscar Wilde. « Il y en a eu des centaines d’autres. Certains vinrent juste pour chasser et voyager, d’autres s’installèrent dans des ranchs – un ou deux devinrent des hors-la-loi. Eux et leurs descendants ont aidé les peuples d’Amérique du Nord à bâtir le mythe l’Ouest aventureux… »

Cette citation qui ouvre le film est due à Louis L’Amour, écrivain américain (1908-88) , auteur de 89 romans dont de nombreux westerns, dont « Shalako » publié en 1962.

Shalako raconte l’histoire d’un cow-boy solitaire. Dans les premières images du film on le voit dormir avec… son cheval. On pourrait donc avoir des doutes sur ses attirances mais la chanson du générique lève tout doute. Des voix graves le clament bien fort :  « Shalako.. Shalako… Il chevauche le pays sauvage jusqu’au Nouveau Mexique. Porté par le vent, il suit le soleil. Il combat la mort avec un couteau et est prêt à mettre sa vie en danger pour posséder une femme. L’amour vient à Shalako… Shahako ».

Bon c’est vrai qu’après une introduction qui pouvait attiser la curiosité, la chanson du générique laisse présager du pire. C’est un film de 1968 quand même ! On n’est plus au temps du western naïf avec les gentils cow-boys contre les sauvages indiens et la belle poupée en danger au milieu. Ben, si. Sauf que là le cow-boy n’est pas moins que Sean Connery (devenu une star en incarnant James Bond pour la première fois six ans plus tôt) et la demoiselle à sauver est interprétée par la bombe française Brigitte Bardot.

Brigitte Bardot joue Irina, une comtesse européenne membre d’un groupe de chasseurs, constitué de nobles européens et un sénateur américain. Elle sait manier le fusil et tue elle-même le seul fauve tué par le groupe (sacrée ironie sachant la cause à la quelle la star va consacrer sa vie quelques années plus tard). Le problème c’est que ce petit groupe mené par l’horripilant Frederick Von Hallstatt (Peter van Eyck) est entré sur une réserve apache. Et les Indiens sont bien décidés à ne pas laisser passer cette énième violation de leur traité.

Averti par les indiens eux-même alors qu’il sauve Irina d’une mort certaine, Shalako se précipite pour avertir le groupe de chasseur, mais se heurte à la morgue de Von Hallstatt qui refuse de bouger devant des sauvages.

Shalako arrivera-t-il à sauver ces noblions européens en dépit de leur stupidité ? Et à conquérir le coeur de la belle Irina au passage ? Là est tout le suspense.

Qu’on ne se méprenne pas. « Shalako » reste un western paëlla (tourné en Espagne) regardable notamment grâce un casting en or. En plus des noms déjà cités, vous avez droit à Jack Hawkins, Honor Blackman (et oui Pussy Galore dans « Goldfinger »), Eric Sykes ou encore Stephen Boyd. Ils se donnent tous ceux du mal pour être crédibles et rendre le spectacle divertissant.

Mais le film s’enfonce dans la banalité et souffre de personnages et thèmes trop effleurés, tout en étant bien trop long. Quasiment deux heures pour ça ? Il y a clairement au moins 30 minutes de trop. Dommage car l’idée de base aurait pu aboutir à plus d’originalité.

Le projet est né par la rencontre du producteur anglais Euan Lloyd avec Louis L’Amour grâce à l’entremise de l’acteur américain Alan Ladd que Lloyd avait rencontré quand il était chargé de la publicité sur « The Red Berret » (1953). Lloyd est alors à la recherche de projets à produire et il s’intéresse au western. Malgré l’échec de « Shalako », il persévéra dans le genre en produisant « Catlow » (1971) et « The Man Called Noon » (1973). C’est néanmoins en se tournant vers le film de mercenaire (qui est après tout une variation moderne du film de western) qu’il connaitra son plus grand succès : « The Wild Geese » (1978) avec un autre Bond, Roger Moore cette fois-ci.

C’est probablement aussi Ladd qui a présenté à Lloyd le réalisateur canadien Edward Dmytryk, dont la réputation a été ébréchée à Hollywood suite à sa collaboration (au 2e passage) avec le comité des activités anti-américaines, fer de lance du maccarthysme. Cela ne l’a pas empêché de signer en 1954 son film le plus connu « The Caine Mutiny ».  Il a signé plusieurs co-productions anglo-américaines dont « The End of the Affair » (1955) et « The ‘Human’ Factor » (1975).  Même s’il ne brille pas ici, Dmiytryk n’était pas un débutant en matière de western. On lui doit notamment « Warlock » (L’homme aux colts d’or, 1959) et  » Alvarez Kelly » (1966).

DVD zone 2 FR. Studio StudioCanal (2009). Version originale sous-titrée en français et version française.