Andy Serkis est brillant dans la peau du rocker cockney mythique Ian Dury.
Sex & Drugs & Rock & Roll (2010)
Réalisé par Mat Whitecross
Ecrit par Paul Viragh
Avec Andy Serkis, Bill Milner, Tom Hughes, Olivia Williams, Naomie Harris, Clifford Samuel, Ray Winstone, Mackenzie Crook, Toby Jones,…
Biographie / Musique
115mn
UK
Ian Dury (Andy Serkis) est un chanteur qui éructe des textes malins avec un fort accent cockney sur une musique à dominante punk rock (avec des touches de ballades pop, de disco ou encore new wave). II connait la gloire avec » New Boots and Panties!! », un album de 1977 et un titre culte « Sex & Drugs & Rock & Roll » (qui donne donc son titre au film). Bête de scène malgré une jambe abimée par la polio quand il était encore enfant, Dury s’inspire également de la tradition du Music Hall. Rebelle incontrôlable, l’homme aura une carrière en dents de scie, fera l’acteur (notamment pour Peter Greenaway ou aux côtés de Stalonne !) avant de mourir du cancer en 2000 à l’âge de 57 ans.
« Sex & Drugs & Rock & Roll » est un biopic bien fichu qui se concentre sur le personnage de Dury et les relations avec deux femmes, son père et surtout de son fils Baxter (qui posera sur la couverture mythique du premier album de son père et deviendra lui-même chanteur au début des années 2000), mettant en avant la contradiction de l’homme et ses douleurs qui le poussent vers l’auto-destruction. Le réalisateur décide de montrer le film à travers un concert imaginaire de Dury entrecoupé de larges flashbacks sur sa vie (son enfance, son premier groupe, sa vie de famille avec sa femme puis sa nouvelle campagne, enfin les années de succès). Un choix qui passe plutôt bien à l’écran, même si l’ensemble est un peu long (près de 2 heures) et un peu trop propret pour parler d’un tel homme.
Dans le rôle principal on retrouve donc Andy Serkis, acteur devenu une star grâce à son interprétation devenue mythique de Gollum dans la trilogie « The Lord of The Rings » de Peter Jackson. Mais il ne faut pas oublier qu’il avait joué auparavant pour Julien Temple (Pandemonium, 2000) ou Mike Leigh (Topsy-Turvy, 1999). Ici ce fan de Dury prend un plaisir visible à interpréter son héros et à reprendre ses chansons.
Le reste du casting est très bon… On retrouve dans le rôle de son fils Baxter le jeune Bill Milner remarqué trois ans plus tôt dans « Son of Rambow » (2007). Mais on retrouve aussi Ray Winstone (dans le rôle du père), Toby Jones dans celui d’un éducateur cruel, Olivia Williams dans le rôle de sa femme,… Bref du beau monde !
« Sex & Drugs & Rock & Roll » est le premier film de Mat Whitecross, un jeune réalisateur formé au clip (il en a signé une dizaine pour Coldplay dès 1996). Il a commencé également a travaillé dès 2002 avec le réalisateur Michael Winterbottom (comme monteur, archiviste,…) puis en en co-signant les documentaires engagés « The Road to Guantanamo » (2006) et « The Shock Doctrine » (2009).
D’abord acteur, le scénariste Paul Viragh signe également ici son premier scénario. Il travaillera à nouveau avec Mat Whitecross pour « Ashes » (2012) puis Winterbottom sur « The Face of an Angel » (2014), mais ces deux thrillers ont une réputation assez moyenne.
« Sex & Drugs & Rock & Roll » n’est jamais sorti sur les écrans français, ce qui n’est gère etonnnant car Dury y est nettemment moins connu qu’outre-manche. Les DVD et blu-ray anglais du film dispose néanmoins de sous-titres optionnels en anglais pour les malentandants, ce qui est bien pratique.
Blu-ray et DVD zone 2 UK. Studio : Entertainment in Video (2011). Version originale avec sous-titres anglais optionnels. Bonus : cast and crew interviews, Deleted scenes