Un premier long métrage réussi autour d’un drame familial avec une pointe de  mystère et de surréalisme dans sa dernière partie

September Says (2024)

Réalisé par Ariane Labed

Ecrit par Ariane Labed d’après le livre de Daisy Johnson

Avec Mia Tharia, Pascale Kann, Rakhee Thakrar, Charlie Reid,…

Direction de la photographie : Balthazar Lab / Production design : Lauren Kelly / Montage : Bettina Böhler / Design sonore et composition : Johnnie Burn

Produit par Ed Guiney, Lara Hickey, Chelsea Morgan Hoffmann et Andrew Lowe pour BBC Film, Cry Baby Productions,…

Drame

100mn

UK / Irlande / Allemagne / Grèce / France

« September Says » est l’histoire de deux soeurs adolescentes fusionnelles, mais aussi très différentes. September (Pascale Kann) est extravertie et provocatrice alors que July (Mia Tharia) est introvertie et influençable. September protège, mais aussi infantilise sa soeur et l’oblige à faire ce qu’elle veut. Leur mère Sheela (Rakhee Thakrar), une artiste designer et photographe d’origine indienne qui élève seule ses filles, a du mal à contrôler la forte personnalité de September. Quand Julie tombe dans le piège d’un garçon et lui envoie une vidéo d’elle nue, September la venge. La famille s’exile alors en Irlande.

Le film commence comme un drame social autour de deux filles marginalisées dans leur lycée. Avant de prendre un tour mystérieux et surréaliste dans sa dernière partie. C’est un film intimiste réussi, parfois à la limite du film fantastique, centré sur un triangle relationnel complexe. Il n’y a pas de chef d’orchestre, juste deux musiciens (September, la mère) qui jouent du même instrument (July), interprétant leur partition de façon désynchronisée avec un effet dévastateur.

La direction d’acteurs est très bonne, et les jeunes actrices anglaises donnent leur meilleur. Tout comme Rakhee Thakrar vue dans de nombreuses séries outre-Manche (Eastenders, Sex Education,…) et sur grand écran dans « Summerland » (2020) et « Wonka » (2023)

La cinématographie, due au français Balthazar Lab, fonctionne bien dans cette histoire avec un changement notable mais pas trop ostentatoire avec l’arrivée en Irlande.

« September Says’ est adapté du deuxième roman de l’anglaise Daisy Johnson « Sister » (2020). Son premier roman, Everything Under (Tout ce qui nous submerge, 2018), a été finaliste du Man Booker Prize, faisant d’elle la plus jeune finaliste dans l’histoire de ce prix (elle avait alors 28 ans). A noter que l’écrivain fait une petite apparition dans le film dans le rôle d’un des professeurs du lycée.

Sélectionné au festival de Cannes dans la catégorie « Un certain regard » et prix Hitchcock d’Or au denier festival de Dinard à l’unanimité, « September Says » est le  premier long métrage d’Ariane Labed, une Gréco-Française, en tant que réalisatrice et scénariste. Auparavant, elle avait signé un court métrage (« Olla », 2019) et un épisode de la série d’Arte « H24 » sur les violences vécues au quotidien par les femmes. Elle est avant tout connue en tant qu’actrice depuis sa première apparition dans « Attenberg » (2011) qui lui a valu un prix d’interprétation à Venise. On l’a vu ensuite chez Yorgos Lanthimos (The Lobster, 2017), Joanna Hogg (The Souvenir part I et II) ou encore Peter Strickland (Flux Gourmet, 2022).

« September Says » devrait sortir prochainement sur les écrans français mais à ce jour (fin octobre 2024) aucune date n’a encore été fixée.