Review of: Scrubbers
Drame:
Mai Zetterling

Reviewed by:
Rating:
3
On 7 juillet 2023
Last modified:7 juillet 2023

Summary:

Un film pas toujours équilibré sur une maison de correction pour jeunes femmes, mais qui compte de beaux portraits de jeunes délinquantes, coupées de l'existence et des réalités des gens "ordinaires" 

Un film pas toujours équilibré sur une maison de correction pour jeunes femmes, mais qui compte de beaux portraits de jeunes délinquantes, coupées de l’existence et des réalités des gens « ordinaires » 

Scrubbers (1982)

Réalisé par Mai Zetterling

Ecrit par Susannah Buxton, Roy Minton, Jeremy Watt et Mai Zetterling

Avec Amanda York, Chrissie Cotterill, Kate Ingram, Miriam Margolyes, Robbie Coltrane,…

Direction de la photographie : Ernest Vincze / Direction artistique : Celia Barnett / Montage : Rodney Holland / Musique : Michael Hurd

Produit par Don Boyd pour Handmade Films

Drame

UK

On compare souvent « Scrubbers » à « Scum » (1979), film sur les « bostrals », ces maisons de correction pour jeunes délinquants, réalisé par Alan Clarke, dont il serait le pendant féminin. C’est vrai qu’outre le thème, le film est également co-écrit par Roy Minton, scénariste de « Scum », et produit par Don Boyd (sur « Scum » Boyd est exactement producteur exécutif).

Vu que « Scum », sorti sur grand écran après que la version originale télévisée ait été bannie par la BBC, est considéré comme un classique, la comparaison entre les deux se fait inévitablement au désavantage de « Scrubbers », considéré un peu rapidement comme une pale copie opportuniste.

Pourtant « Scrubbers » ne manque pas d’atouts. Comme « Scum », il choisit une description réaliste, violente et sombre des « bostrals ». Mais « Scrubbers » est un chouia moins dénonciateur du système, restant à hauteur de ses personnages, qui voient dans leur maison de correction également un foyer, une famille. Ici le personnel d’encadrement est montré plutôt comme dépassé plutôt que cruel face à des jeunes femmes incontrôlables.

Les deux personnages centraux, Carole et Annetta, se sont échappés d’un « bostral », sont pris en stop par un camionneur, mais sont rapidement retrouvées et transportées dans un autre maison de correction, bien plus stricte. Mission réussie pour Carole qui voulait se rapprocher ainsi de sa petite amie détenue dans leur nouveau lieu d’emprisonnement. Mais pour Annetta, qui voulait revoir sa fille accueillie par les bonnes soeurs, c’est un drame. Et Annetta, qui accuse Carole de l’avoir dénoncée, est bien décidée à la faire payer.

Les deux actrices principales, ainsi que l’ensemble du casting, livrent des prestations convaincantes. Et choix étonnant pour la réalisation, l’actrice, scénariste et réalisatrice suédoise Mai Zetterling (1925-1994) qui ici met en scène son seul long métrage en langue anglaise, livre une réalisation assurée, et pas dénuée d’une certaine poésie grinçante sur les séquences d’hallucination d’Annetta. Même si quelques scènes ne fonctionnent pas toujours (un suicide oublié dès la scène suivante, un règlement de compte filmé au ralentit).

« Scrubbers » était l’un des premiers films non pythonesques produits par « Handmade Films », maison de production co-fondée par l’ex Beatles George Harrison pour financer « Life of Brian » (1979). Mais « Scrubbers » ne restera pas dans les annales et est aujourd’hui bien oublié, malgré quelques éditions en DVD outre-manche (on attend toujours à ce jour une sortie en blu-ray).