Une comédie romantique branchée qui ne bouleverse pas les règles du genre mais peut vous faire passer un chouette moment – si vous n’êtes pas allergiques à ses choix stylistiques

Rye Lane (2023)

Réalisé par Raine Allen-Miller

Ecrit par Nathan Bryon et Tom Melia

Avec David Jonsson, Poppy Allen-Quarmby, Vivian Oparah, Simon Manyonda,…

Direction de la photographie : Olan Collardy / Production design : Jessamy Hadfield / Montage : Victoria Boydell / Musique : Kwes

Produit par Yvonne Isimeme Ibazebo et Damian Jones

Comédie romantique

UK

Depuis les années 90 surtout et le triomphe de « Four Weddings and a Funeral » (1994), les Britanniques ont acquis la réputation en matière de comédies romantiques (romcom).

Même si le genre parait usé, on est parfois encore surpris. Il y a quelques jours, j’ai parlé ici de « Marching Powder » (2025), une romcom atypique sur fond de hooliganisme et de drogue ! Sorti deux ans plus tôt, « Rye Lane » nous propose une romcom londonienne branchée (avec ce qu’il faut de classicisme).

« Rye Lane » ne remet pas en question les bases de la romcom. Un couple se forme entre antagonismes, attirances, hauts et bas et à la fin l’amour l’emporte.

Dom (David Jonsson) s’est enfermé dans les toilettes d’une expo pour pleurer sur sa récente séparation. Les toilettes étant mixtes, Yas (Vivian Oparah) dans la cabine voisine entend les pleurs et commence une discussion avec un Dom peu réceptif, voire méfiant envers cette étrangère intrusive. La suite se déroulera essentiellement sur une journée durant laquelle Yas fera tout pour rester aux côtés de Dom. Par pitié ou attirance amoureuse ?

L’élément essentiel de la romcom est la double alchimie entre les acteurs et les personnages. La relation entre David Jonsson (vu récemment dans « Alien: Romulus) et Vivian Oparaha (dont c’est le premier rôle en tête d’affiche) fonctionnent bien à l’écran et ils se glissent sans peine dans leurs personnages.

Pour ce qui est des personnages justement, si Dom et Yas sont tous deux vingtenaires et britanniques noirs (non que les implications potentielles soient adressées ici – c’est juste un fait, pas une promesse d’alchimie), leur situation diverge. Dom est comptable et aime son métier mais suite à la rupture de sa relation qui a duré plusieurs années, il s’est retrouvé à retourner vivre chez ses parents. Aspirante costumière pour le cinéma avec un boulot alimentaire, Yas n’avait pas emménagé avec son copain avec lequel elle sortait depuis seulement quelques mois. Elle prétend d’ailleurs qu’elle l’a quitté et qu’elle n’en souffre pas.

Les répliques fusent entre les personnages, les situations sont drôles. Le plaintif Dom se faisant bousculé par Yas… et il en avait bien besoin ! Au début réticent, il finit par se laisser porter par la joie de vivre et le dynamisme de Yas.

Là où « Rye Lane » affiche sa différence est surtout au niveau de la réalisation colorée et de la déformation des plans (surtout en extérieur) par l’utilisation d’un objectif grand angle type fisheye qui arrondit les perspectives. Ces deux effets cumulés (couleurs vives et déformation) donnent un film qui se détache du réalisme. On pourrait être dans un rêve. Le pari visuel est en tout cas réussi (même s’il pourra agacer certains).

Il s’agit du premier film de la réalisatrice Raine Allen-Miller mais vu l’accueil qui a été réservé à ce « Rye Lane », ce ne sera certainement pas le dernier.

En France, le film est arrivé directement en streaming. On peut actuellement voir « Rye Lane » sur Disney+ (automne 2025).