La première édition du festival Les Rencontres du Cinéma Britannique aura lieu à Abbeville (département de la Somme) du 6 au 9 Juin 2024. Le thème de cette première édition sera « La couleur ».

C’est toujours un plaisir d’assister à la naissance d’un nouveau festival sur le cinéma britannique en France, ce qui amène à se rassurer sur le fait que les inepties propagées par certains critiques/cinéastes de la nouvelle vague française ont fait leur temps !

Ce nouveau festival fait le pari de mêler projections de films de patrimoine et nouveautés, un peu comme le festival Ecrans Britanniques de Nîmes. Pas de compétition, juste des projections de films et des animations/séances spéciales, tables rondes.

Au niveau des classiques, il faut compter cette année sur « The Red Shoes » (bien évidemment vu le thème), « Dr. Jekyll and Sister Hyde », « Distant Voices, Still Lives »,….

Au programme également des films récents, nouveautés et avant-premières dont « We Dare To Dream » (2024), « The trouble with Jessica« , 2023) ou encore ‘Girl » (2023). Notons également une sélection de courts métrages en association avec le festival « This is England« , des ateliers,…

Bref un programme ambitieux et très complet pour une première édition. Souhaitons-leur le meilleur pour l’avenir.

Vous retrouverez toutes les infos et le programme sur leur site

Voici enfin les réponses de Teddy Devisme, directeur artistique du festival à quelques questions que je lui ai envoyées :

– Qu’est-ce qui t’a poussé à lancer ce festival ?
TD : Il y a d’abord l’évidence de ma passion et ma fascination pour le cinéma britannique. Par sa richesse, sa diversité et l’influence qu’il a / qu’il a eu (malgré une certaine discrétion face au cinéma américain, français, italien, etc). Ensuite, plusieurs raisons convergent ensemble. C’est à la fois l’évolution d’un travail de curation et de partage que j’effectue depuis plus de dix ans en tant que critique, à la fois une réponse possible à l’amertume que j’ai quand je vois le peu de films britanniques sortant dans les salles françaises chaque année, mais aussi le désir d’apporter un cinéma « rare » auprès d’une population rurale de plus en plus éloignée des événements culturels.
– Lancer un nouveau festival est toujours un challenge. Quelles ont été les principales difficultés auxquelles tu as été confrontées ? 
TD : En effet, lancer un nouveau festival est un grand défi. Les difficultés sont nombreuses et prennent plusieurs formes : humaines, logistiques, et financières. Ca paraît comme une évidence, mais être en petite équipe bénévole (7 personnes) pendant plusieurs mois, et avec une toute nouvelle association (créée spécialement pour le festival) qui n’a donc aucune ressource actuellement, c’est un grand défi car nous avancions dans le flou. Nous étions en attente de savoir les moyens financiers que nous aurions pour organiser le festival, donc il fallait constamment savoir réagir rapidement pour trouver des solutions, si des idées ne pouvaient pas se mettre en place. Parce que les moyens financiers limités ne permettent pas d’avoir de trop grandes ambitions dès le départ. Et puis, en tant que programmateur, il y avait logiquement la difficulté d’être limité en nombre de séances pour choisir les films qui seront diffusés.
– Quelle est ton ambition pour les prochaines années ?

TD : Nous avons plusieurs idées et ambitions à moyen et long termes pour le festival. Mais pour l’heure, nous espérons que cette première édition soit une réussite, pour continuer à construire pas à pas le festival. En étant qu’à la première édition aux moyens très limités, il y a de nombreuses idées qui ne peuvent pas être mises en place pour l’instant. Mais à l’avenir, de plus en plus d’animations seront proposées, plusieurs invité-e-s arriveront de Grande-Bretagne et d’Irlande, et nous espérons un jour ouvrir des compétitions en parallèle des thématiques sur le cinéma de patrimoine. Mais surtout, les plus grandes ambitions sont d’ouvrir de plus en plus le festival sur le territoire de la Picardie Maritime, et de faire venir les professionnels français pour être des intermédiaires envers les dernières productions britanniques en quête d’une exploitation française.