Entre thriller psychologique et film d’horreur, « Night Watch » bénéficie d’acteurs formidables et d’une intrigue moins prévisible qu’il n’y paraît de prime abord.
Night Watch (1973)
(Terreur dans la nuit)
Réalisé par Brian G. Hutton
Ecrit par Tony Williamson d’après la pièce de Lucille Fetcher
Avec Elizabeth Taylor, Laurence Harvey, Billie Whitelaw, Bill Dean,…
Directeur de la photographie : Billy Williams
Produit par Brut Productions and Nightwatch Films
Filmé aux Studios Elstree
Thriller / Horreur
99 mn
UK
Ellen Wheeler (Elizabeth Taylor), une riche veuve, remariée avec un investisseur ambitieux John (Laurence Harvey), croit voire des cadavres dans la maison abandonnée en face. Mais la police alertée ne trouve rien. John et la meilleure amie d’Ellen, Sarah (Billie Whitelaw), sont perplexes et craignent qu’elle perde la tête.
Sorti la même année que « L’exorciste », « Night Watch » est passé quelque peu inaperçu. Et pour cause. « Night Watch » est un thriller/film d’horreur à l’ancienne (genre pratiqué par de nombreuses actrices hollywoodiennes au creux de la vague : Bette Davies, Joan Crawford,…). Mérite-t-il néanmoins l’oubli dans lequel il est tombé ?
Elizabeth Taylor fait alors davantage la une des journaux people via son couple maudit avec Richard Burton que grâce à ses films. Il s’agit ici de se seconde tentative au UK avec le réalisateur américain Brian G. Hutton. L’année précédente ils avaient tourné ensemble le très moyen mélodrame « X, Y and Zee » (1972) avec Michael Caine. Ici ils s’attaquent au thriller horrifique avec un autre grand acteur pour donner la réplique à Elizabeth Taylor, Laurence Harvey.Les deux acteurs avaient déjà tourné ensemble treize ans plus tôt dans « BUtterfield 8 » (La vénus au vison).
« Night Watch » ne fait pas dans la légèreté. A défaut de céder à la surenchère visuelle (à part dans la séquence de rêves), le réalisateur semble tout miser sur le jeu d’Elizabeth Taylor et surtout l’ambiance sonore pour générer le malaise. Petits musiques inquiétantes, bruitages hypertrophiés. De plus la quasi intégralité du film est rythmée par le son des coups de tonnerre. Les scènes de rêve d’Ellen poussent l’usage du son à son paroxysme, en le cumulant avec davantage d’audace visuelle. L’effet est quasi hystérique, très seventies en fait.
Si le scénario est un chouïa moins attendu que prévu, ne vous attendez pas à un retournement spectaculaire. Néanmoins il tient la route, et les acteurs sont très bons (si vous n’êtes pas allergiques à l’Elizabeth Taylor de cette période qui se délecte des rôles de timbrées). Elle est en tout cas bien entourée par Laurence Harvey et Billie Whitelaw, ainsi que les autres acteurs du film. Tous ont heureusement choisi la voie de la sobriété, ce qui permet au film de ne jamais tomber dans un grand-guignolesque involontaire.
C’est le dernier film anglais de Laurence Harvey qui est mort quelques mois après la sortie du film à l’âge de 45 ans. Et c’est je crois bien la seule occasion que vous aurez de voir Elizabeth Taylor dans un film d’horreur (dans le genre thriller psychologique inquiétant on peut aussi voir « Cérémonie Secrète » de Joseph Losey). Espérons que le film, qui n’est aujourd’hui disponible qu’à la demande via Warner Archive mais avec déjà une belle qualité de restauration, bénéficiera un jour d’une réédition DVD digne de ce nom.
DVD Warner Archive. NTSC zone 0. Aucun sous-titre, aucun bonus.