Une comédie sociale satirique où des femmes de ménage s’initient à la haute finance pour ne pas se faire expulser de leur quartier
Ladies Who Do (1963)
Réalisé par C.M. Pennington-Richards
Ecrit par Michael Pertwee et John Bignall
Avec Peggy Mount, Robert Morley, Harry H. Corbett, Miriam Karlin, Dandy Nichols, Avril Elgar, Jon Pertwee, Nigel Davenport,…
Direction de la photographie : Geoffrey Faithfull / Direction artistique : Harry White / Montage : Oswald Hafenrichter / Musique : Ron Goodwin
Produit par George H. Brown pour Fanfare Films Ltd
Comédie
85mn
UK
Ealing Studios, producteur des comédies les plus marquantes des années 50, a beau ne pas avoir pas passé le cap des sixties, son esprit a marqué durablement le cinéma britannique. Ici on retrouve donc une petite communauté qui doit lutter pour sa survie face à des puissants. En l’occurence des femmes de ménage qui habitent rue Pitts dans un quartier ouvrier de Londres.
Après guerre, les quartiers populaires sont progressivement détruits et les habitants relogés dans des villes nouvelles. Et c’est bien ce qui est sur le point d’arriver à Mrs. Cragg (Peggy Mount) et ses amies qui comme elle font le ménage dans les immeubles modernes de Canary Wharf.
Et quand l’un des locataires des bureaux où elle travaille, James Ryder (Harry H. Corbett) promoteur immobilier, rachète son quartier et compte tout démolir pour faire place à des bureaux de luxe, Mrs Cragg peut heureusement compter sur l’un de ses clients, le colonel (Robert Morley)., amateurs de jeux d’argent, de la course hippique à la bourse.
Grâce à un papier trouvé dans une corbeille, Mrs Cragg amasse une petite fortune à la bourse, et pousse ses voisines et collègues pour faire de même. Elles sont bientôt à la tête d’une société prospère mais vont-elles pouvoir arrêter Ryder ?
« Ladies Who Do » est une comédie satirique rythmée et très amusante, qui saisit parfaitement l’air du temps, où des membres les plus modestes des classes populaires (des femmes de ménage) vont pouvoir rivaliser avec les plus hautes sphères capitalistes et vont passer du statut d’invisibles (c’est justement parce qu’on ne fait pas attention à elles qu’elles peuvent mener à bien leur stratagème) à celui de bourgeoises, quitte à perdre leur âme au passage, comme Riley avant elles.
Le scénario (signé Michael Pertwee sur une idée de John Bignall) fourmille de petits détails autour des thèmes centraux de la lutte des classes mais aussi celle des sexes, mis en valeur par le réalisateur C.M. Pennington-Richards, ancien directeur de la photographie, passé à la réalisation au début des années 50, et spécialisé dans les comédies.
Le casting est exceptionnel et dans le rôle principal on ne peut que saluer la prestation de Peggy Mount, figure de comique à la télévision et au cinéma, mais au théâtre connue pour ses prestations dans les pièces de Shakespeare (aussi bien à l’Old Vic qu’à la Royal Shakespeare Company).
Blu-ray et DVD UK. Studio 88films (2022). Version originale avec sous-titres optionnels en anglais. Bonus : interviews avec Jon Dear et Lucy Bolton