Review of: Joseph Andrews
Aventures / Comédie:
Tony Richardson

Reviewed by:
Rating:
4
On 14 août 2020
Last modified:14 août 2020

Summary:

Tony Richardson revient à la comédie picaresque dans le pur style de "Tom Jones" pour notre plus grand bonheur

Tony Richardson revient à la comédie picaresque dans le pur style de « Tom Jones » pour notre plus grand bonheur

Joseph Andrews (1977)

Réalisé par Tony Richardson

Ecrit par Allan Scott et Chris Bryant d’après le roman d’Henry Fielding

Avec Peter Firth, Ann-Margret, Michael Hordern, Beryl Reid, Natalie Ogle, Jim Dale, Peter Bull, John Gielgud, Hugh Griffith, Murray Melvin,…

Direction de la photographie : David Watkin / Production design : Michael Annals / Direction artistique : Bill Brodie / Montage : Thom Noble / Musique : John Addison

Produit par Neil Hartley pour Woodfall Film Productions

95mn

Comédie / Aventures

UK

Alors qu’il était encore enfant, Joseph Andrews (Peter Firth) a été confié par ses parents trop pauvres pour l’élever à des aristocrates locaux Sir Thomas Booby (Peter Bull) et sa femme Lady Booby (Ann-Margret). Quelques années plus tard, Joseph est devenu un beau jeune homme et Lady Booby, devenu veuve, souhaite l’épouser. Mais Joseph a un coeur pur et est amoureux d’une servante des Booby, la jeune Fanny (Natalie Ogle). Refusant les avances de Lady Booby, Joseph est congédié. Le voici à la rue, prêt à tout pour retrouver Fanny. Mais les ennuis s’accumulent sur le jeune homme qui ne pourra compter que sur l’aide du pasteur Adams (Michael Hordern) et d’un soldat devenu camelot (Jim Dale).

Quatorze ans après le triomphe de « Tom Jones » (1963), le réalisateur de la nouvelle vague anglaise Tony Richardson décide à nouveau d’adapter une comédie picaresque d’Henry Fielding. Cette fois-ci il adapte le roman éponyme écrit en 1742, très semblable dans le ton à « Tom Jones » mais écrit sept ans plus tard.

Même s’il va se trouver également plongé dans des aventures trépidantes et va devoir faire face à l’injustice et l’hypocrisie de classe et des bonnes moeurs, Joseph Andrews est un personnage bien différent. Tom Jones est un coureur de jupons et bon vivant, Joseph est lui un jeune homme au coeur pur qui n’a d’yeux que pour sa Fanny et est bien décidé à résister aux tentations de Lady Booby et de sa vieille servante (Beryl Reid) qui n’ont qu’une idée, le mettre dans leur lit ! C’est sa pureté et non ses excès qui vont le mettre à la rue. Il n’est pas non plus un bâtard bien qu’il ait également une filiation compliquée suite non pas à des relations extra-conjugales mais du fait des activités peu recommandables d’une gitane !

On retrouve le style de comédie échevelée qu’on avait adoré dans « Tom Jones ». Richardson n’a pas perdu son sens du rythme (à part un début un peu plus lent) ni son esprit satirique. L’aristocratie et la société bien pensante en prennent encore pour leur grade, pour notre plus grand plaisir.

Peter Firth n’est pas Albert Finney mais pour sa défense son personnage à moins de faconde et de charme que Tom Jones. Pour autant, les aventures qu’il va vivre et les personnages qu’il va croiser sont truculents à souhait dans une société anglaise du XVIIIe où le titre de gentilhomme est la seule chose qui donne de la valeur à un homme (qu’importe si c’est un monstre) ! Richardson se permet un clin d’oeil à son précédent film en faisant ré-apparaitre rapidement  le désormais gâteaux mais toujours aussi immonde Seigneur Squire (Hugh Griffith), le père de la petite amie de Tom Jones.

Peter Firth était alors un jeune acteur peu connu mais il a triomphé la même année à l’affiche d' »Equus » de Sidney Lumet. Quand le film sort, la vraie star du film est le sex-symbol suédois des années 60 Ann-Magret, qui a partagé l’affiche avec Elvis Presley dans « Viva Las Vegas » (1964) et Steve McQueen dans « The Cincinnati Kid » (1965). En Grande-Bretagne, on l’avait récemment vue dans « Tommy » (1975).

Le film offre également un très beau personnage à Michael Hordern, l’un des grands seconds rôles britanniques, parfait ici en pasteur atypique et excentrique.

« Joseph Andrews » a été bien reçu par la critique, mais n’a pas réussi à reproduire le triomphe de « Tom Jones ». Film un peu oublié dans la filmographie de Tony Richardson, il mérite d’être redécouvert et d’avoir sa place près de son illustre prédécesseur.

En France, nous avons la chance d’avoir une édition DVD, un peu vieillotte (attendez-vous à une image un peu étroite sur un téléviseur HD), mais propre et fort bienvenue grâce à l’éditeur Doriane Films.

DVD FR. Studio Doriane Films (2009). Version originale sous-titrée en français. Aucun bonus