Dans les années 60, une jeune irlandaise se brûle les ailes à Londres et rêve de retrouver son premier amour sur la côte irlandaise. Poignant
I Was Happy Here (1966)
Réalisé par Desmond Davis
Ecrit par Edna O’Brien et Desmond Davis
Avec Sarah Miles, Cyril Cusack, Julian Glover, Sean Caffrey,…
Directeur de la photographie : Manny Wynn
Produit par Roy Millichip pour Partisan Productions et The Rank Organisation
Tourné à County Clare (Ireland) et à Londres
Drame / romance
91mn
UK
Cass (Sarah Miles) habite à Londres où elle est mariée à un docteur. Mais le jour de noël, elle rentre seule dans le village où elle a grandit, sur la côte irlandaise. Elle reprend contact avec son premier amour, mais son mari débarque pour tenter de la récupérer.
Ancien cameraman (son dernier film à ce poste est « Tom Jones » en 1963), Desmond Davis s’est essayé à la réalisation dès 1955 pour la télévision. Il passe au grand écran en 1964 avec « Girl with green eyes ». Il va enchaîné avec quatre autres films jusqu’en 1969 avant de repartir pour la télévision pour toute la durée de la décennie suivante. Il reviendra ensuite occasionnellement au cinéma notamment sur la fameuse méga production mythologique « Clash of the titans » (1981).
« I Was Happy Here » est son troisième long métrage et s’inscrit parfaitement dans le mouvement de la nouvelle vague anglaise. Davis savait de quoi il parlait puisqu’il avait travaillé avec Tony Richardson sur « A taste of Honey » (1961) et « The Loneliness of the Long Distance Runner » (1963)
Comme les oeuvres pré-citées, « I Was Happy Here » affiche un souci de véracité très marqué. Tourné en noir et blanc en décor et éclairage naturel, avec des effets de caméra dynamiques, partiellement tourné caméra au poing. Le résultat est très convaincant, et on peut saluer le travail du réalisateur et de son directeur photo Manny Wynn.
Dans la plus pure tradition de la nouvelle vague anglaise, bien que l’intrigue soit contemporaine, on est loin du swinging London. Londres est ici montrée comme un temple de la consommation déshumanisé où les pauvres gens triment (Cass arrive à Londres avec des rêves mais elle est pompiste dans un garage) et où seuls les riches s’amusent. Quand Matthew, futur médecin issu d’une famille aisée, s’intéresse à Cass, il cache à ses amis sa véritable profession. Cass se sent étrangère dans le monde de Matthew, et par une succession de flashbacks on comprend pourquoi Cass a un air si triste.
Toujours amoureuse de son premier amour, Colin, un jeune pêcheur, Cass tente de le récupérer en retournant sur la côte irlandaise. Mais est-il déjà trop tard ? Le film évite l’écueil du misérabilisme. Les paysages irlandais subliment cette histoire d’amour avortée, et le film se révèle en fait mélancolique tel le visage de Cass, contemplant seule la mer.
DVD Zone 1. Studio Vci Video. Aucun sous titre ni bonus.