Un film d’aventures fantastique culte so eighties. Une couche d’auto-dérision sauve in extremis « Highlander » du ridicule. Un plaisir coupable pour tous les nostalgiques
Highlander (1986)
Réalisé par Russell Mulcahy
Ecrit par Gregory Widen, Peter Bellwood et Gregory Widen d’après une histoire de Gregory Widen
Avec Christopher Lambert, Roxanne Hart, Clancy Brown, Sean Connery,…
Directeur de la photographie : Gerry Fisher / Production design : Allan Cameron / Montage : Peter Honess / Musique : Michael Kamen et Queen
Produit par Peter S. Davis et William N. Panzer pour Thorn EMI Screen Entertainment, Davis-Panzer Productions et Highlander Productions Limited
Aventures / Fantastique
116mn
UK
(Texte à l’écran qui est lu en off par Sean Connery) « Nous arrivons du fonds des temps, cheminant silencieusement à travers les siècles, menant en secret maintes vies, luttant pour être là, à l’heure de l’assemblée quand les derniers se battront jusqu’au dernier. Personne n’a jamais su que nous étions parmi vous… jusqu’à aujourd’hui ».
Après le générique sur fond de musique signé Queen, nous sommes projeté dans un match de catch américain. Parmi la foule des spectateurs un homme au regard intense Connor MacLeod (Christophe Lambert) semble peu intéressé par le spectacle. Quand son voisin crie des encouragements aux catcheurs, lui ferme les yeux et voit des hommes combattre quelques siècles plus tôt dans les plaines écossaises. Quand il rouvre les yeux, il semble voir quelque chose. D’un pas décidé, il quitte les tribunes pour se rendre dans le parking.
Là, un homme l’attend. MacLeod semble le connaitre. L’autre dégaine une épée d’un autre temps et MacLeod fait de même. Un combat de titan s’engage, Après un âpre combat, MacLeod désarme son adversaire, le décapite et prononce les mots suivants : « Il n’en restera qu’un ». Des éclairs et des explosions. Puis MacLeod prend sa voiture et part. Mais à la sortie du parking, la police l’attend, et il est arrêté. La scène du crime attise la curiosité de Brenda (Roxanne Hart), qui est légiste pour la police mais est aussi une spécialiste des épées anciennes.
Les premières scènes de « Highlander » donnent le ton. On est face à un film très rythmé et stylisé, violent et qui niveau histoire et dialogues ne fait pas vraiment dans le détail. Aspects qui se confirmeront durant tout le reste du film.
« Highlander » part d’un concept original, un combat d’immortels qui s’affronte à l’épée, pour livrer un film qui l’est nettement moins. On devine dans la genèse du film l’influence indéniable de « Star Wars » dans sa première moitié. Ici les combats de sabre sont remplacés par des combats à l’épée. Mais sinon MacLeod est jeune un peu plouc qui ne sait pas se battre. Terrassé une première fois par le grand méchant parmi les immortels, Kurgan (un géant forcément cruel et à la voix caverneuse qui adore prendre ses victimes par le cou pour les soulever en l’air), il va ressusciter. Bientôt il sera rejoint par Ramirez (Sean Connery), un vieux sage qui va lui apprendre à manier le sabre laser et le pouvoir de la force (euh non je veux dire l’épée et le pouvoir des immortels). Bon, je n’ai pas besoin de vous faire un dessin quand on sort que connaitra Ramirez.
Le réalisateur australien Russell Mulcahy a commencé sa carrière en tournant en 1976 un clip pour le groupe local de hard rock, AC/DC. Mais rapidement il part à Londres où il va tourner pour les stars de la musique britannique de l’époque : Duran Duran, Elton John, Ultravox, The Stranglers,… Il réalise son premier film en 1979 avec le documentaire trash « Derek and Clive Get the Horn » qui restera longtemps interdit.
Qu’importe ! Muclahy retourne tourner des clips à la chaine. Au milieu des années 80, il a l’opportunité de réaliser son premier long métrage de fiction, le film d’horreur australien « Razoback » (1984). Puis deux ans plus tard, une production bien plus ambitieuse, « Highlander ». Il va bien entendu lui apporter le rythme et les codes visuels qu’il maitrise désormais parfaitement. Oui, « Highlander » est un clip de deux heures, avec de très nombreux effets qui font aujourd’hui sourire. Il utilise les décors naturels de l’Ecosse et les paysages urbains de New York, et les sublime ou les anéantit (c’est selon les goûts) à coup de filtres et de fumée.
Il faut au moins ça pour cacher les failles scénaristiques et les dialogues qui volent au raz des pâquerettes (contrairement aux caméras qui tournoient souvent dans les airs. Dans ce comble de n’importe quoi assumé, contempler le français Christophe Lambert dans la peau d’un Ecossais et l’Ecossais Sean Connery dans celle d’un Espagnol, et juste la cerise sur le d’un gâteau dans lequel on a de toute évidence caché un coussin péteur. Et c’est ce qui sauve « Highlander ». Il en met plein la vue, en fait des tonnes mais ne se prend pas au sérieux.
« Highlander » n’a pas été un grand succès dans les salles américaines (les Américains ont ils mal pris les quelques blagues gentiment moqueuses envers eux qui parsèment le film ?). Les critiques en tout cas se déchainent et le public répond à moitié présent. Il faudra attendre la sortie en vidéo pour qu’au fil des années, « Highlander » devienne un film culte. Cinq ans plus tard, une suite apparait « Highlander II: The Quickening » (1991) qui fait encore frémir les fans les plus acharnés. Poussé par le succès de l’adaptation télévisée (1992-1998), « Highlander III : The Sorcerer » (1994) ne relèvera pas vraiment le niveau,
On parle depuis des années d’un remake/reboot, ce qui est bien dans l’air du temps. A voir donc. Pas sûr qu’ils arrivent à reproduire le succès si particulier de l’original.
Blu-ray FR. Studio Canal (2016). Version originale sous-titrée en français et version française. Version restaurée 4K approuvée par Russell Mulcahy. Bonus : interviews, making of, commentaire audio du réalisateur, scènes coupées