Un nanar sidérant devenu culte. Avec en tête d’affiche un Jack Palance déguisé en Dark Vador médiéval. Rien que pour ça…

Hawk the Slayer (1980)

(Voltan le barbare)

Réalisé par Terry Marcel

Ecrit par Terry Marcel et Harry Robertson

Avec Jack Palance, John Terry, Bernard Bresslaw, Peter O’Farrell, Patricia Quinn, Ray Charleson, Shane Briant, Roy Kinnear,…

Directeur de la photographie : Paul Beeson / Direction artistique : Michael Pickwoad / Montage : Eric Boyd-Perkins / Musique : Harry Robertson

Produit par Harry Robertson

Aventures / Fantastique

UK / USA

Voltan (Jack Palance) tue son père dans une tentative veine de s’emparer du secret des temps anciens. Quand son frère Hawk (John Terry) arrive, Voltan s’est enfui et son père agonisant lui confie une épée magique qui répond à sa volonté. Quelques années plus tard, Voltan sème la terreur et Hawk, devenu chevalier errant, est appelé au secours.

« Hawk the Slayer » est un peu à l’heroic fantasy ce que « Flash Gordon« , sorti la même année, est à la science-fiction. Une bizarrerie kitsch qui frôle l’innommable. Mais là où « Flash Gordon » pouvait s’appuyer sur un budget conséquent, avec « Hawk » on est clairement dans le film à petit budget, et on se retrouve avec une grenouille qui se déguise en boeuf. Le résultat est assez hallucinant, mais finalement assez classique pour les amateurs de nanars des années 80, période où les copies éhontées et fauchées de grands succès américains faisaient le bonheur des vidéoclubs.

« Hawk the Slayer » a de ce côté le mérite de l’originalité. Les grands succès de l’heroic fantasy des eighties (« Excalibur », « Conan », « Ladyhawke ») ne sont pas encore sortis. Et le scénario est basé sur une histoire originale du réalisateur anglais Terry Marcel et du compositeur-producteur écossais Harry Robertson. On parle ici d’histoire originale dans le sens où c’est une création pour le grand écran, non basée sur une oeuvre déjà existante, mais on retrouve bien tous les poncifs de l’heroic fantasy populaire… avec un peu de « Star Wars » (1977) dedans.

Côté casting, on n’est pas gâté. Il y a bien Jack Palance, mais celui-ci, déguisé en Dark Vador médiéval, n’y croit pas une seconde. Quant au héros, incarné par l’acteur américain John Terry, alors en tout début de carrière, il a autant de charisme qu’un poisson mort et en état avancé de décomposition. A l’écran, ce sont bien deux caricatures du mal et du bien qui s’affrontent, sans aucune nuance. Difficile d’en vouloir aux acteurs, tant leurs personnages sont plats.

La réalisation n’aide pas (ah ces ralentis et ces accélérations du plus bel effet, ces synchros ratées, le brouillard cache misère,…). Les décors et effets spéciaux sont à la hauteur de la production télévisuelle de l’époque.

Et pourtant… comme on dit souvent pour les nanars, plus c’est mauvais, plus c’est bon. Et « Hawk the Slayer », grâce à la somme de tous ses défauts, et le fait qu’il se prenne en plus au sérieux (le comble !), a fini par atteindre le statut de « petit » film culte, le graal de tout nanar qui se respecte.

Des suites/remakes, ainsi qu’une série télé ou des comics, ont été plusieurs fois à l’ordre du jour, la dernière fois en 2015. Pour l’instant rien ne s’est concrétisé.

A noter que le réalisateur et le producteur/musicien à l’origine de Hawk ont à nouveau collaboré sur un film fantastique « Prisoners of the Lost Universe » (1983) et sur la comédie d’aventures « Jane and the Lost City » (1987) mais avec (encore) moins de succès. Depuis Terry Marcel s’est essentiellement consacré à la télévision, ne revenant au cinéma que pour « The Last Seduction II » (1999).

L’éditeur anglais Network nous propose une belle édition blu-ray avec le film en 1080 HD et environ une heure de reportages/Making-of/interviews réalisés sur le tournage. Il est dommage que l’éditeur n’ait pas ajouté des interviews plus récents, il aurait été intéressant d’avoir le regard du réalisateur 35 ans plus tard.

Blu-ray UK. Studio Network (2015). Version originale avec des sous-titres anglais. Bonus : « Clapperboard: Reveng by the sword » (25 mn), « By the Sword Divided: – candid on-location interviews » (29 mn), « Sharpening the blade – behind the scenes » (15 mn), original script PDF,…