Du 100% bourrin qui oublie que l’action non stop ne suffit pas à faire un bon film. Et pourtant, « Havoc » nous vient non pas d’Hollywood mais du pays de Galles !

Havoc (2025)

(Ravage)

Ecrit et réalisé par Gareth Evans

Avec Tom Hardy, Jessie Mei Li, Justin Cornwell, Quelin Sepulveda, Timothy Olyphant, Forest Whitaker,…

Direction de la photographie : Matt Flannery / Production design : Tom Pearce / Montage : Sara Jones et Matt Platts-Mills / Musique : Aria Prayogi

Produit par Ed Talfan, Aram Tertzakian, Gareth Evans et Tom Hardy

Thriller / Action

107mn

UK / USA

S’il a tourné son premier film dans son Pays de Galles natal (le thriller à petit budget « Footsteps » en 2006), le réalisateur Gareth Evans s’est fait connaitre des amateurs de film d’action… en Indonésie. Il y a tourné le film d’arts martiaux « Marantau » en 2009 mais surtout « The Raid : Redemption » (2011) et sa suite « The Raid 2 » (2014) qui sont considérés comme des classiques du thriller d’action. On le retrouve ensuite en 2018 avec « Apostole », un chouette film de folk horror diffusé sur Netflix puis sur plusieurs épisodes de l’efficace « Gangs of London » (2020-2025).

Autant dire que Gareth Evans, aujourd’hui âgé de 45 ans, a fait son petit bonhomme de chemin. Le voici qui revient avec un film qu’il a écrit, réalisé et produit. Il n’a tourné « que » cinq long métrages en 19 ans mais il aime bien avoir le contrôle de ce qu’il fait. Pour ce nouveau projet, il embarque Tom Hardy (également producteur) pour un film d’action non stop et 100% bourrin.

Oui car même si Gareth Evans cite des classiques comme « Point Blank » (1967), « Thief » (1981), « The French Connection » (1971) ou les films John Woo comme inspiration, il n’y a malheureusement pas grand chose à sauver dans « Havoc » sinon une chorégraphie assez impressionnante où les adversaires tombent comme des mouches, de préférence de façon la plus brutale qui soit. Mais ça fait court quand même !

L’histoire est très simple. Dans une grande ville américaine (non nommée), le fils du maire (joué par Forest Whitaker se retrouve impliqué dans une sordide histoire de drogue en voulant sauver sa petite amie des mains d’une mafia asiatique. Mais ils sont là au mauvais endroit et au mauvais moment, et le boss de la dite mafia se fait descendre devant eux par trois hommes masqués. Il ne leur reste plus qu’à fuir d’autant que la mère du boss mafieux veut leur peau. Heureusement pour eux, Walker (Tom Hardy), un flic véreux, sûrement radouci par les fêtes de noël (oui, oui) et pensant à sa fille, veut essuyer sa dette envers le maire en sauvant son fils. Mais il va devoir aussi affronter un flic encore plus véreux que lui, Vincent (Timothy Olyphant).

Si les personnages avaient un semblant d’originalité au lieu de tomber dans les pastiches les plus éculés, pourquoi pas ? Mais vous l’aurez deviner, ce n’est pas le cas. Bref voici un film formaté pour Netflix et c’est exactement le cas. Vous pouvez faire le ménage tout en regardant le film, au pire vous aurez raté quelques exécutions sommaires, mais rien qui pourrait nuire à votre compréhension.

L’intérêt de « Havoc » est ailleurs et est dû à sa production (au-delà du décalage entre la production en 2021 et sa sortie en 2025 pour cause de re-shoots et de grève des acteurs à Hollywood). Car malgré le fait qu’il se déroule en grande partie dans une ville américaine (non nommée), ce n’est pas du tout aux USA que « Havoc » a été tourné. Croyez-moi ou pas, le film a été tourné… au Pays de Galles ! Soucieux de ramener un peu d’argent chez lui, Gareth Evans a tourné des morceaux d’architecture qui pouvaient faire penser à une grosse ville outre-atlantique aussi bien à Swansea, Port Talbot ou encore Cardiff ! « Je cherchais des endroits où je pouvais filmer les scènes en caméra réelle. Au moins 30 à 40%. Les effets visuels peuvent faire le reste ». Le côté artificiel des images se voit quand même  (genre Gotham City du pauvre) et rajoute au côté comics de l’ensemble.

Difficile de prendre au sérieux « Havoc » et c’est justement en ça que Gareth Evans rate complètement son pari. On est bien plus proche d’un film de super héros que d’un classique du thriller seventies. William Friedkin peut reposer en paix !