Un film de hooligans qui ne se veut pas caricatural, mais qui en devient un peu trop propret à l’image de ses personnages principaux.

Green Street (2005)

(Hooligans)

Réalisé par Lexi Alexander

Ecrit par Dougie Brimson, Lexi Alexander et Josh Shelov

Avec Elijah Wood, Charlie Hunnam, Claire Forlani, Marc Warren, Leo Gregory…

Direction de la photographie : Alexander Buono / Production design : Tom Brown / Montage : Paul Trejo / Musique : Christopher Franke

Produit par Donald Zuckerman, Deborah Del Prete et Gigi Pritzker

Drame / Crime / Sport

UK / USA

Matt Buckner (Elijah Wood) est étudiant à Harvard en journalisme… jusqu’à ce qu’il se fasse expulser pour détention de drogue. Mais il a en fait renoncé à dénoncer son colloc, fils d’un politicien local. Dégouté, il prend l’avion pour Londres, pour rejoindre sa sœur (Claire Forlani). Là il fait la rencontre de Pete (Charlie Hunnam), frère du mari de sa sœur Steve (Marc Warren), qui est le patron des GSE, un gang de hooligans, supporters de l’équipe du foot de London East End, West Ham United. D’abord réticent, Matt prend goût à la camaraderie et aux combats de rue. Mais son arrivée ne fait pas l’unanimité au GSE, notamment le bras droit de Pete, Bover (Leo Gregory) qui ne veut pas d’un « yank » parmi eux.

« Green Street » est un film de hooligans, véritable sous-genre du film criminel et du film d’action, avec souvent un fond de revenge movie. Dans la forme et dans le fond « Green Street » s’inscrit dans une tradition bien représentée dans le cinéma britannique, comprenant le téléfilm « The Firm » (1989) d’Alan Clarke, « I.D. » (1995), « The Football Factory » (2004)  ou encore « The Firm » (2009) pour les meilleurs exemples du genre parmi beaucoup de séries Z.

« Green Street » est une co-production anglo-américaine ce qui est assez rare vu le sujet très anglais/européen. On voit le sujet à travers les yeux du jeune Américain incarné par Elijah Wood. Le film se veut un portrait réaliste de l’univers du hooliganisme, mettant en avant les bons côtés (la camaraderie et la loyauté de groupe) et évidemment le pire (la violence), et évite de caricaturer les hooligans comme des jeunes avides de sang et sans cerveau (quitte à les rendre un peu trop proprets). Le jeune boss des Holligans du GSE est ainsi professeur d’histoire dans un collège. Bien qu’étudiant à Harvard, Matt se prend rapidement au jeu. Mais s’il s’agit d’un jeu, il y a bien entendu un côté sombre, au cœur même du hooliganisme, la violence à l’état pur, qui peut à tout moment déraper vers le meurtre.

Forcément, « Green Street » ne cache pas une certaine fascination pour ce milieu, qui est celle de la réalisatrice et co-scénariste allemande Lexi Alexander qui a elle-même fait parti d’un club de hooligans quand elle était ado « sans jamais participer aux combats car qui voudrait se battre avec une fille » précise-t-elle dans une interview.

Si Matt sortira (tragiquement) du hooliganisme, la drôle de morale de l’histoire est que cette expérience lui aura permis de s’affirmer ! Les combats, s’ils sont violents, sanglants mais sont également esthétisés par la musique et le recours au ralenti ou à l’accélération. Un cocktail qui peut mettre mal à l’aise. On est à la limite de la romantisation du hooliganisme (ce qui arrive aussi souvent pour les militaires dans des films de guerre et les truands dans les films criminels).

« Green Street » tombe parfois dans la facilité et la complaisance. Mais ça aussi c’est assez typique du genre. Comme le dit la tagline française du film, « Entre répulsion et fascination, il doit faire un choix ». Le spectateur aussi.

DVD FR. Studio Metropolitan Films (2007). Version originale sous-titrée en français et version française. Bonus : making of, interviews