Mélodrame improbable sur un anti héros, un très beau film porté par Robert Donnat, époustouflant.

Au Revoir Mr Chips 1936

Goodbye Mr Chips (1939)

(Au revoir Mr Chips)

Réalisé par Sam Wood

Ecrit par R.C. Sherriff, Claudine West et Eric Maschwitz d’après le roman de James Hilton

Avec Robert Donat, Greer Garson, Terry Kilburn, John Mills,…

Directeur de la photographie : Freddie Young / Montage : Charles Frend / Musique : Richard Addinsell

Produit par Victor Saville pour MGM British studios

Romance / Comédie dramatique

114 mn

UK

A la fin du siècle dernier, M. Chipping (Robert Donat) vient à Brookfield occuper un poste de professeur au collège. C’est un homme doux, timide, mais ennuyeux et fort chahuté par ses élèves. Mais Chipping sacrifie tout à sa vocation d’éducateur. Et la vie s’écoule monotone. Un jour, son collègue d’allemand, Max Staeffel (Paul Henreid), l’emmène passer des vacances en Autriche. Là, Chipping rencontre la séduisante Kathie (Greer Garson) dont l’amour va bouleverser sa vie…

« Goodbye Mr. Chips » est l’un de ces petits miracles dont le cinéma accouche parfois. Mélodrame improbable sur un anti héros, le film est la parfaite ode à un modèle d’honnête homme, certes un peu passé de mode, mais très attachant.

Le mélodrame est le genre casse gueule par excellence. A trop vouloir chercher la petite larme, la plupart des films qui relèvent du genre affichent de gros rouages, et finissent par ressembler à un gros gâteau à la crème. Indigeste. « Goodbye Mr Chips » n’évite pas tous les écueils, et le scénario vous donne de nombreuses occasions de laisser couler une larme, mais la bonne humeur et le doux caractère de Mr Chips finissent toujours par l’emporter.

Ce petit héros du quotidien finit à la fin par se transformer en véritable héros de la vie. Une jolie leçon assénée avec juste ce qu’il faut d’humour pour qu’elle ne vous reste pas en travers la gorge.

Bien sûr, le film doit beaucoup à la prestation extraordinaire de Robert Donnat, alors âgé de 34 ans, et qui prend 63 ans pendant la durée du film qui s’étend de 1870 (son arrivée au collège) à 1933 (son décès). Prestation qui lui vaudra l’Oscar du meilleur acteur. On saluera également la prestation de Greer Garson qui est très touchante dans le rôle de la charmante Kathie. Ou encore Max Staeffel (acteur et réalisateur assez brillant) qui interprète ici le rôle d’un professeur allemand. Enfin, notons une apparition du jeune John Mills, et surtout une pléthore d’enfants, tous épatants.

Le réalisateur américain Sam Wood qui a signé le film pour la filiale britannique de la MGM (qui venaient tout juste de s’installer dans les studios de Denham fondés par Korda), était déjà un vieux de la vieille en 1936, ayant commencé sa carrière à Hollywood en 1920. Il signera encore une dizaine de films jusqu’en1950 (dont « Pour qui sonne le glas / For Whom the Bell Tolls » en 1943).

Certains critiques contemporains ont souligné l’ironie de voir ce film, produit par la MGM, devenir avec le temps un symbole de l’Angleterre et du cinéma britannique. Mais après tout, il est adapté d’un roman anglais de James Hilton, d’abord publié dans le journal américain « The Atlantic » sous forme de nouvelle en avril 1934 (ce qui lui a sûrement valu d’être repéré par la MGM) et publié en livre en Grande Bretagne quatre mois plus tard. Et à part le réalisateur, tout le monde est britannique (le producteur Victor Saville, les scénaristes et l’équipe technique et bien sûr les acteurs). Mais si « Goodbye Mr Chips » a eu tant de succès aux Etats-Unis (le roman aussi bien que le film), c’est aussi parce que l’histoire de James Hilton correspondait tout à fait à l’image romantique, charmante et désuète qu’ont  alors les Américains quand ils pensent à l’Angleterre.

La MGM sera également derrière un remake en comédie musicale, projet qui a vu le jour au début des années 50, mais qui arrivera sur grand écran bien plus tard en 1969 avec Peter O’Toole et Petula Clark.

DVD Warner Bros. Zone 2 FR. Version originale sous-titrée en français. Version française.