Un film d’horreur très sympathique plutôt psychologique que gore malgré un sujet qui se prêtait à tous les excès
Frightmare (1974)
Réalisé par Pete Walker
Ecrit par David McGillivray d’après une idée de Pete Walker
Avec Rupert Davies, Sheila Keith, Deborah Fairfax, Paul Greenwood, Kim Butcher,…
Directeur de la photographie : Peter Jessop
Produit par Pete Walker pour Peter Walker (Heritage) Ltd.
Horreur
88 mn
UK
Inculpés respectivement pour cannibalisme et complicité, Dorothy Yates (Sheila Keith) et son mari Edmund (Rupert Davies) ont été enfermés pendant 15 ans dans un hôpital psychiatrique. Les psychiatres ont autorisé la sortie de Dorothy pensant qu’elle était guérie, mais l’est-elle vraiment ?
« Frightmare » est l’un des classiques de Pete Walker, réalisateur prolixe – du moins pendant les années 70 – dans le genre de la sexploitation et de l’horreur. Et même s’il aurait pu avoir à tendance à mélanger les deux (comme dans « House of The Whipcord« , un film d’horreur qui se déroule dans une prison pour femme), ça n’a été finalement pas le cas, et ici encore nous sommes strictement dans le domaine de l’horreur.
L’intrigue est glauque à souhait (il faut dire que Dorothy, une mère de famille apparemment ordinaire, aime attaquer le crâne de ses victimes à la perceuse pour déguster son mets favori : le cerveau humain) et repose essentiellement sur un drame familial où chaque membre de la famille de Dortothy s’implique pour la soutenir et la protéger, notamment son mari, en plein déni, mais également ses deux filles. l’aînée Jackie, issue d’un premier mariage, qui prête main forte à son père afin de normaliser le comportement de Dorothy et la cadette Debbie qui, même si elle ignore tout sur les penchants de sa mère, a hérité d’une certaine fascination pour la violence (reste à savoir jusqu’à quel point).
Pete Waker fait ici appel à son actrice fétiche qu’il fait jouer la même année dans « Flagellations« , Sheila Keith, pour interpréter le rôle de la diseuse de bonne aventure et cannibale à ses heures perdues. Elle est inquiétante à souhait. Le reste du casting est également très bon, du mari lâche et complice (Rupert Davies) aux deux soeurs (Deborah Fairfax et Kim Butcher).
« Figthmare » évite la surenchère de scènes gores, et propose plutôt une horreur psychologique relativement bien ficelée (comme souvent dans les films d’horreur, la naïveté de certains personnages peut toutefois surprendre et agacer le spectateur un peu exigeant mais comme « Flagellations », il s’apparente au genre du slasher où les victimes – souvent jeunes – ne font pas preuve d’une dégourderie excessive).
On peut apprécier ou non le discours très critique envers la psychiatrie/psychologie, mais comme le rappelait Pete Walker lui-même ses films n’ont pas de message particulier. Il n’empêche que Walker enfonce le clou avec le personnage de Graham, le petit ami de Jackie, étudiant en psychologie, et vrai petit con prétentieux, et une fin à la morale fort peu ambiguë.
En mars 2018, le petit éditeur Uncut Movies, spécialisé dans les films gores, a sorti « Frightmare » en édition mediabook DVD limitée à 1000 exemplaires (avec un livret signé David Didelot et un petit poster qui reproduit l’affiche italienne du film). Un must have (tant qu’il y en a) !
DVD zone 2 FR. Studio Uncut Movies (2018). Version originale sous-titrée en français. Bonus : livret de 28 pags, poster, « Pete Walker : de la grivoiserie au cannibalisme » par David Didelot, bande-annonce originale du film, Galerie de photos…
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