L’hommage à Mike Leigh, organisé par les Ecrans Britanniques, s’est poursuivi vendredi 21 février avec la diffusion de trois de téléfilms réalisés pour la BBC : « Home Sweet Home » (1982), « Who’s Who » (1979) et « Abigail’s party » (1977) mais aussi une lecture bilingue de « Grief ».
J’ai manqué « Home Sweet Home » mais c’est l’un des classiques télévisuels de Mike Leigh et je vous en parlerai bientôt sur le site.
L’événement de la journée était la lecture bilingue de « Grief », une pièce récente de Mike Leigh, interprétée par la compagnie toulousaine Autres Mots. Les quatre acteurs sur scène ont donné une lecture dynamique et enthousiaste du texte de Mike Leigh. Une réussite. Mon seul reproche porte sur la lecture de certaines notes de mises en scène – à mon avis il n’est pas nécessaire de dire qu’il y a une pause, il suffit de la jouer.
« Who’s Who » (1979) est la seule excursion à ma connaissance de Mike Leigh dans la City et les plus hautes sphères de la société londonienne. Le téléfilm propose quelques portraits intéressants et notamment celui d’un personnage obsédé par l’aristocratie qui collectionne les photos signées et les lettres de refus des personnages célèbres. Mais Mike Leigh qui est intervenu après le film s’est aussitôt excusé pour la projection de ce téléfilm qu’il trouve mal construit, trop long, sans trame narrative distincte. Je ne suis pas d’accord avec son avis extrême sur ce téléfilm, et je l’ai dit à Mike Leigh, mais avec son ton sarcastique habituel le réalisateur m’a répondu « You’ve got bad taste ». Ahem, j’aurais donc mieux fait de me taire.
Enfin, dernier Mike Leigh de la journée, « Abigail’s party » (1977) est sa pièce de théâtre la plus connue, ici filmée en studio pour la BBC. Une satire féroce des classes moyennes matérialistes qui allaient s’épanouir sous le règne de Thatcher. Certainement l’une des oeuvres les plus drôles de Mike Leigh. Je vous en ai déjà parlé sur ce site et je vous invite à lire ma critique et à acheter le coffret Doriane Films qui regroupe toutes les productions de Mike Leigh pour la BBC… si ce n’est déjà fait.
En soirée était projeté « Shell » de l’écossais Scott Graham dont c’est le premier long métrage. Une avant-première qui devait être présentée par l’auteur. Malheureusement pour des raisons personnelles celui-ci a dû déclarer forfait. J’espère que ce film bénéficiera d’une sortie française.
Le lendemain après midi j’ai participé à une table ronde sur le cinéma écossais animée par Francis Rousselet avec le réalisateur et critique Philippe Pilard, ainsi qu’Odile Guigon, professeur à Montpellier qui a vécu en Ecosse. En introduction, les Ecrans Britanniques ont eu la bonne idée de diffuser 10 minutes très éclairantes d’un documentaire de Philippe Pilard sur l’acteur réalisateur écossais Peter Mullan où différents intervenants commentent l’histoire et l’actualité du cinéma écossais.
Il y a pas mal de jeunes réalisateurs écossais qui signent actuellement un premier ou deuxième film, ce qui est encourageant (Les Ecrans Britanniques ont ainsi pu montrer « Shell » de Scott Graham, « For those in peril » de Paul Wright ou encore le documentaire « Two years at sea » de Ben Rivers… on pourrait aussi rajouter l’adaptation réussie du roman de Irvine Welsh « Filth » de Jon S. Baird) . Les cinémas britannique et américain sont riches de nombreux grands acteurs écossais (Sean Connery, Robert Carlyle, Ewan Mc Gregor, David Tennant, Peter Mullan,…) et plusieurs réalisateurs enthousiasmants ont fait leur apprition ces dernières années (Kevin MacDonald, Peter Mullan,…), . Par contre, les quelques grandes figures de réalisateurs dans le cinéma écossais (Bill Douglas et Bill Forsythe en tête) ne suffisent pas à mon avis à particulariser le cinéma écossais par rapport au reste du cinéma britannique.
Il y a en tout cas beaucoup à dire sur l’état du cinéma en Ecosse actuellement et je vais consacrer un article sur le sujet pour le site où je développerais ce qui s’est dit pendant la table ronde.
Je tiens à remercier chaleureusement les Ecrans Britanniques de m’avoir à nouveau invité pour cette 17e édition de leur festival. Un immense merci à tous ces bénévoles enthousiastes et surtout bien sûr à la présidente Isabelle Cases et au directeur artistique et fondateur du festival Francis Rousselet. Bravo et merci.
Retrouvez toute l’actualité des Ecrans Britanniques sur leur site officiel.