Review of: Eat the Rich
Comédie:
Peter Richardson

Reviewed by:
Rating:
4
On 9 octobre 2019
Last modified:29 septembre 2021

Summary:

Une farce sociale punk et anarchiste s'il en est, dont le titre est à prendre au premier degré. Avec en plus un casting rock'n'roll !

Une farce sociale punk et anarchiste s’il en est, dont le titre est à prendre au premier degré. Avec en plus un casting rock’n’roll !

Eat the Rich (1987)

Eat the Rich (1987)

Réalisé par Peter Richardson

Ecrit par Pete Richens et Peter Richardson

Avec Al Pillay, Ronald Allen, Nosher Powell, Lemmy, Sandra Dorne, Kevin Allen, Ron Tarr,…

Direction de la photographie : Witold Stok / Production design : Caroline Amies / Montage : Chris Ridsdale / Musique : Motörhead

Produit par Tim Van Rellim

UK

Eat the Rich (1987) afficheAlex (Al Pillay) est serveur à « Bastards », un restaurant londonien pour riches où l’on mange du panda. Noir, trans et pauvre (ça fait beaucoup je sais), Alex ne peut s’empêcher de considérer avec haine ses clients aussi vulgaires que pleins aux as. Un soir il pete les plombs, est viré du resto et se retrouve SDF. Alors qu’il s’apprête à dormir dans la rue, il assiste à une occupation de l’ambassade israélienne par des terroristes pro palestiniens. Mais le nouveau ministre de l’intérieur, un boxeur cockney reconverti dans la politique, Nosher Powell met fin à l’occupation de l’ambassade à la force de ses poings avant de régler le conflit palestinien une bonne fois pour toute.

Second du ministère de l’intérieur, le commandant Fortune (Ronald Allen) est en fait un espion russe et veut tout faire pour mettre fin à la carrière politique de Powell. Secondé par son bras droit Spider (Lenny), il va s’intéresser à Alex qui entre temps, humilié dans un bureau des services sociaux, a tué plusieurs employés avant de s’enfuir avec un ami SDF Ron (Ron Tarr).

Deux ans après « The Supergrass » (1985), « Eat the Rich’ est le second film de la bande de « The Comic Strip », un groupe de la scène comique alternative qui prendra d’assaut la télévision britannique des années 80 avec des séries devenues cultes outre manche « The Comic Strip Presents », « The Young Ones », « Bottom », « Absolutly Fabulous »…

A la tête de ce film on retrouve à nouveau Peter Richardson qui signe la réalisation et co-signe le scénario avec Pete Richens. La même équipe à qui l’on doit la plupart des épisodes de « The Comic Strip Presents », il faut dire que Richardson est le fondateur de « The Comic Strip ». On retrouve donc tout à fait l’humour méchant et anarchiste de la troupe. Celle-ci est d’ailleurs présente au générique mais le film est réellement construit autour d’Al Pillay, une ancienne drag queen noire qui a participé à la série télé de The Comic Strip et figurait au générique du premier film.

Al Pillay joue de sa transsexualité (même si elle n’est pas un élément impactant sur l’intrigue) et surjoue un peu certaines scènes (surtout au début). Néanmoins elle arrive à donner corps à son personnage de révolutionnaire – improvisée mais avec une vraie colère contre tous les privilégiés. Sa revanche ira donc assez loin.

Le casting est un bonheur. Bien sûr on a droit à des apparitions des autres membres de The Comic Strip (Ade Edmonson, Dawn French, Jennifer Saunders, Rik Mayall ou encore Robbie Coltrane) mais on a aussi droit à Lemmy, le leader de Mottorhead dans un rôle important (le groupe livre d’ailleurs six chansons pour la BO du film – que vous retrouvez dans l’album « Rock and Roll » sorti la même année). Shane MacGowan (le leader des Pogues) et Paul McCartney font aussi des apparitions !

L’ancien boxeur cockney reconverti politicard conservateur est interprété par l’ex boxeur devenu acteur et cascadeur Nosher Powell qui joue donc ici un personnage qui porte son propre nom. ironie, cet immonde personnage populiste, brailleur, sexiste et vulgaire fait bien entendu penser immanquablement aujourd’hui aux champions de la politique populiste, Donald Trump et Boris Johnson. Je ne sais pas si Powell joue ou se contente d’être lui-même mais il est vraiment formidable !

Vu en 2019, « Eat the Rich » est bien entendu daté mais son humour corrosif et rentre-dedans fait d’autant plus mouche que le fossé entre les riches et les pauvres s’est encore creusé par rapport aux années 80.

Pour l’instant « Eat the Rich » n’est disponible en DVD que dans une édition allemande sans même des sous-titres anglais. Je ne pense pas que le film ait jamais été distribué en France, ni en salles ni en VHS. Espérons qu’un jour le public français aura l’opportunité de le voir, ainsi que les quelques autres films tournés par Peter Richardson : « The Supergrass » (1985), « The Pope Must Die » (1991), « Stella Street » ou encore « Churchill: The Hollywood Years » (tous deux sortis en 2004).