Un chouette film d’horreur où le spectateur est plongé dans les entrailles d’un bateau fantôme au lourd passé. Un cadre un peu plus original que la sempiternelle maison hantée, non ?

Death Ship (1980)

(Le bateau de la mort)

Réalisé par Alvin Rakoff

Ecrit par John Robins d’après une histoire de Jack Hill et David P. Lewis

Avec George Kennedy, Richard Crenna, Nick Mancuso, Sally Ann Howes, Kate Reid, Victoria Burgoyne,…

Direction de la photographie : René Verzier / Production design : Chris Burke / Montage : Mike Campbell / Musique : Ivor Slaney

Produit par Derek Gibson et Harold Greenberg pour Bloodstar Productions et Astral Bellevue Pathé

91mn

Horreur

UK / Canada

Le réalisateur Alvin Rakoff est un canadien arrivé en 1952 à Londres à l’âge de 25 ans. Il n’a jamais quitté la perfide Albion et alors que j’écris ces lignes il est mort il y a une semaine à Londres à l’âge canonique de 97 ans. Il a abondamment travaillé pour la BBC et tourné une dizaine de films, dont ce « Death Ship » qui pour être honnête n’a pas la réputation d’être son meilleur film (je n’ai pas tout vu mais pour l’instant ce titre irait plutôt à la comédie dramatique « Hoffman » de 1970 avec Peter Sellers. Mais ce « Death Ship » a grâce aux vidéos clubs (où il a fait malheur grâce à son titre et son affiche) acquis un petit statut de film culte et il est britannico-canadien, comme lui.

Le capitaine  Ashland (George Kennedy) prend sa retraite et effectue un dernier voyage au commandement de son bateau de croisière. Un dernier voyage de formalité avant une retraite bien méritée. Mais le bateau percuté par un autre navire et sombre. Une poignée de survivants, dont le capitaine et son second Trevor (Richard Crenna), sa femme et ses enfants se retrouvent sur une embarcation de fortune qui navigue au gré des flots. Mais ils croisent un bateau. Personne ne répond à leurs cris de détresse mais ils décident de monter à bord. Ce n’était pas une bonne idée…

« Death Ship », scénarisé par l’Anglais John Robins, commence comme un film catastrophe avec une rapide présentation des personnages et le naufrage. Mais on n’est pas dans « Titanic » est tout ça est expédié promptement. Mois de 20mn après le début du générique, nous voici à bord du bateau de la mort. Et on peut dire que le navire, qui semble habité par une volonté propre et pas des plus accueillantes, porte bien son surnom.

On est face à une grosse production qui s’approche plus du film de maison hantée avec moult événements surnaturels. Les survivants vont devoir lutté contre quelque chose de bien plus terrifiant qu’un « simple » naufrage. On est loin de la réputation de film d’horreur un peu ridicule dont il a été hâtivement affublé. Après tout un bateau fantôme n’est pas plus ridicule qu’une maison hantée. Alvin Rakoff et son équipe exploitent très bien les décors sinistres de navire décrépi venu tout droit de la seconde guerre mondiale, et je dois dire qu’il livre une réalisation convaincante pour seul et unique film d’horreur avec quelques scènes notables et forcément un peu de grotesque (mais totalement dénué d’humour).

« Dead Ship », sorti un an après le classique « The Amityville Horror », a été un échec à sa sortie. Ce qui n’ pas l’air d’avoir décourage le producteur anglais Derek Gibson qu’on retrouve au générique en tant que producteur ou producteur exécutif durant les années 80 dans d’autres classiques du bis américain comme « The Terminator » (1984) de James Cameron, « The Return of the Living Dead » (1985) ou l’excellent « Miracle Mile » (1988), sans oublier dans un autre genre « Platoon » (1986), « Salvador » (1986) ou le thriller de Ken Loach « Hidden Agenda » (1990).

L’acteur George Kennedy, visage célèbre du cinéma américain (avec pas moins de 190 films et production télévisées à son actif), est très chouette dans le rôle du commandant possédé par ce bateau qu’il considère rapidement comme étant sien, un bateau dont on ne pourra jamais lui retirer le commandement, A ses côtés, dans le rôle du second qui devait prendre sa suite, le visage non moins  connu de Richard Crenna. Notons aussi le canadien Nick Mancuso et les anglaises Sally Ann Howes, Kate Reid et Victoria Burgoyne.

L’éditeur Bach Films a eu la bonne idée de ressortir « Le bateau de la mort » en combo blu-ray/DVD en 2020. C’est une bonne occasion de le (re)découvrir dans des conditions idéales.

Combo DVD / Blu-Ray / livret FR. Version originale sous-titré en français et version française. Bonus : Entretien avec Julien Maury et Alexandre Bustillo.