Un thriller horrifique pas original pour un sou mais efficace qui nous livre un suspense sombre et violent… jusqu’à la caricature

DarkGame (2024)

Réalisé par Howard J. Ford

Ecrit par Gary Grant et Niall Johnson d’après une histoire de Tom George

Avec Ed Westwick, Andrew P Stephen, Natalya Tsvetkova, Lola Wayne,…

Direction artstique : Luis San Martin / Montage : Nikk Fielden / Musique : Imran Ahmad

Produit par Tom George pour Happy Hour Films, Happy Hour Productions et JCG Bits Productions

Thriller / Horreur

100mn

UK

Le réalisateur Howard J. Ford balance depuis 1994 entre films d’horreur et thrillers à une vitesse supersonique. Après deux thrillers « The Ledge » (2022) et « Escape » (2023), le revoici dans le genre du film d’horreur qui avait fait son succès au début de sa carrière avec les deux films de zombie « The Dead » et « The Dead 2 » co réalisés avec son frère Jonathan et qui se déroulent respectivement en Afrique et en Inde. Car Howard J. Ford aime les environnements spectaculaires même s’il travaille toujours avec des budgets minimalistes propres au cinéma britannique indépendant.

Avec ce nouveau film, le thriller horrifique, « DarkGame », il filme dans un environnement bien plus classique, à Portland aux Etats-Unis. Enfin, sur le papier. Car à part les extérieurs, tout est tourné à Bristol, dans les murs de The Bottle Yards Studios.Tout comme les acteurs, on ne peut plus britanniques. Il est toujours amusant de voir des acteurs britanniques jouer les Américains pur jus. Je ne suis pas un spécialiste des accents mais ils semblent se débrouiller pas trop mal.

L’histoire de « DarkGame », on est en terrain très connu. Une émission baptisée ‘Russian Roulette » surgit du Dark Web. Un présentateur masqué organise un jeu où des candidats doivent faire des petits jeux plus ou moins douloureux. Le perdant est massacré en fonction du choix des internautes : batte de baseball, tronçonneuse (toute l’inventivité du scénario va dans la nature des jeux mortels et les punitions)… Alors que la police commence à faire la liste des disparus, « Russian Roulette » fait son apparence sur le web où tout le monde peut le regarder. En désespoir de cause, le détective en charge de l’enquête (Ed Westwick) la police décide de faire appel à un petit génie de l’informatique mais psychopathe enfermé dans une cellule de haute sécurité. Plus l’inévitable FBI arrive (ce qui entraine la compétition habituelle entre l’agence fédérale et la police locale). Et au cas où vous vous posez la question, oui, le grand méchant va s’en prendre directement au gentil flic.

L’acteur Anglais Ed Westwick, qui a fait une bonne partie de sa carrière dans des seconds rôles outre-atlantique, joue le héros du film, un détective mal rasé et sombre, à la voix rauque, au passé torturé, qui aime dire « fuck » quand il est énervé et sera bientôt papa. Ce qui lui fait se poser des questions existentielles sur l’âme humaine. Là aussi, pour l’originalité on repassera. Andrew P Stephen, acteur shakespearien né à Cambridge en 1963, fait ses débuts au cinéma dans le rôle du Présentateur sous un masque de Commedia dell’arte et se débrouille pas trop mal en mettant pas mal d’énergie et de sadisme dans un rôle quand même passablement passe-partout. Mais c’est sûr que ça change de Macbeth ou de Richard III. Enfin, côté victimes, notons Natalya Tsvetkova dans le rôle d’une immigrée russe et mère célibataire, qui lutte pour sa survie. Le fait d’avoir un personnage féminin fort fait partie des récurrences de la filmographie du réalisateur.

Howard J. Ford sait au moins maintenir la tension et réservé quelques moments d’intimité à ses personnages. Est-ce que ça suffit à faire de DarkGame un bon film ? Non. Trop d’idées éculées, vues et revues cent fois, peut-être mille. Est-il regardable et divertissant (si vous aimez ce genre de films) ? oui.