La Maison Ensorcelée (1968)
Un casting en or pour un résultat médiocre. A réserver aux fans d’horreur très bon public.

Curse of the Crimson Altar (1968)

(La maison ensorcelée)

Réalisé par Vernon Sewell

Ecrit par Mervyn Haisman et Henry Lincoln

Avec Christopher Lee, Boris Karloff, Mark Eden, Barbara Steele,…

Directeur de la photographie : John Coquillon

Produit par Louis M. Heyward pour Tigon British Film Productions

Horreur

89 mn

UK

Robert Manning (Mark Eden) se rend dans une maison perdue dans la campagne anglaise à la recherche de son frère. Mais même s’il trouve un châtelain (Christopher Lee) particulièrement aimable qui l’invite à rester quelques nuits, il commence à faire des rêves bizarres, et à se douter que quelque chose cloche.

La maison ensorcelée (1968)Christopher Lee, Boris Karloff et Barbara Steele réunis à l’écran. Le casting laisse tout amateur d’horreur vintage rêveur. Pourtant « Curse of the crimson Altar » est sombré dans l’oubli. On se doute qu’il y a quelque chose qui cloche, mais puisqu’en outre il s’agit du dernier long de Boris Karloff sorti de son vivant, on est prêt à tenter l’aventure !

Le film est parfois indiqué comme étant adapté d’une nouvelle de HP Lovecraft, écrivain américain de l’indicible, sûrement le plus célèbre écrivain US d’épouvante avec Poe. Mais il n’est pas cité au générique, et surtout le film n’a absolument rien à voir avec l’oeuvre de Lovecraft (pas plus dans le fond que dans la forme). Les fans de ce dernier peuvent donc passer leur chemin en toute quiétude.

En fait le scénario est justement le talon d’Achille du film. Invraisemblable est surtout inintéressant, sans aucune tension, la seule raison pour que le film reçoive à l’époque un certificat X est sa partouze du début et quelques timides nus. Les personnages ne sont guère intéressants (le couple central Robert et Eve est pathétique et la présence de cette dernière se justifie scénaristiquement juste pour avoir un peu de nu). Réunir de si bons acteurs pour jouer des personnages si plats est clairement un immense gâchis de talent.

Au-delà du scénario très faible, il faut dire que le réalisateur Vernon Sewell a aussi sa part de responsabilité. Le film est très daté sous tous ses aspects, notamment visuels et sonores (le pompon est décroché par l’effet sonore rajouté sur chaque phrase qui est censée apporter une révélation ou un chouïa de suspense). Bref on est pas loin de l’auto-parodie, et pas sûr que ça soit volontaire.

Pour les fans de Christopher Lee, il y a nettement mieux dans son abondante filmographie. Concernant Boris Karloff, son rôle est peut être le moins inintéressant du lot (son rôle dans les événements est au moins sujet à un minimum de suspense). Enfin Barbara Steele, actrice anglaise qui s’est rendue célèbre dans des films d’horreur italiens (« Le masque du démon » en 1960, « Danse macabre » en 1963, L’effroyable secret du Dr. Hichcock en 1962), elle ne fait ici que de la figuration alors qu’elle est censée incarnée le vilain du film.

« Curse of the crimson altar » est donc à réserver aux amateurs d’horreur vintage très bon public. Tigon Productions, l’une des compagnies anglaises qui a tenté de marcher (un peu tardivement) dans les pas de la Hammer, fera heureusement beaucoup mieux la même année avec « Witchfinder General » (Le Grand Inquisiteur, 1968) devenu un film culte.

DVD zone 2 FR Seven7. Version originale avec sous-titres français.