Un cryptologue respecté, ancien résistant, va balayer toute morale pour venger la mort de sa femme. Un revenge movie efficace et dur, même s’il aurait bénéficié avantageusement d’un peu plus de dynamisme et de moins de bavardage
Cloudburst (1951)
Réalisé par Francis Searle
Ecrit par Leo Marks et Francis Searle d’après la pièce de Leo Marks
Avec Robert Preston, Elizabeth Sellars, Colin Tapley, Thomas Heathcote,,…
Direction de la photographie : Walter J. Harvey / Direction artistique : Donald Russo / Montage : John Ferris / Musique : Frank Spencer
Produit par Anthony Hinds pour Hammer Films
83mn
UK
Londres, 1946. John Graham (Robert Preston), un vétéran de la seconde guerre mondiale, est désormais responsable d’une cellule de cryptologie. Il a une vie heureuse avec sa femme Carol (Elizabeth Sellars) qui attend un enfant. Mais quand celle-ci est renversée et tuée par la voiture de deux criminels en fuite, il décide de se faire vengeance lui-même. Il ment à la police et se met à traquer le couple de coupables, bien décidé à les faire mourir de la même façon que sa femme est morte.
« Cloudburst » est un revenge movie où par douleur, un homme estimé et respectable, ancien résistant, décide de jeter par la fenêtre toute morale afin d’assouvir son besoin de vengeance. Il ment à la police, frappe un policier et l’un de ses anciens camarades et torture un coupable pour arriver à ses fins. Une cruauté assez extrême pour un film du début des années 50.
Le scénario est l’un des premiers effort de Leo Marks, ancien officier spécialisé dans le décryptage, et qui apporte ici toute sa connaissance du milieu de la cryptologie. Univers qu’il explorera encore dans « Sebastian » (1968). Mais son scénario le plus célèbre restera le fabuleux « Peeping Tom » (1960) réalisé par Michael Powell – qui y perdra sa carrière au passage.
Ici, Leo Marx signe un scénario intéressant mais un peu confus et inutilement bavard. Quant à la réalisation, signée Francis Searle, elle n’est pas assez rythmée. Francis Searle est un habitué de la Hammer des débuts depuis « Celia » en 1949. Une mise en scène un peu plus stylée aurait pu aider le film à se démarquer, malheureusement elle reste assez basique.
En janvier 1951, Michael Carreras, directeur de la Hammer, toujours à la recherche d’une ouverture sur le marché américain, signe un accord avec le producteur Alexander Paal. Ce dernier fournira la Hammer en stars américaines et lui permettra de s’installer à Down Place, endroit qui sera bientôt connu sous le nom des Studios Bray, le légendaire studio de la Hammer.
Ici la star américaine est donc Robert Preston, acteur à succès dans les années 30 et 40 mais pour qui les années 50 seront quelques peu difficiles (il se tournera alors vers la télé et Broadway où il décrocha un gros succès en 1957 avec « The Music Man » adapté à l’écran cinq ans plus tard, lui valant un retour en grâce). Dans le rôle de sa femme, l’écossaise Elizabeth Sellars fait ici une apparition un peu trop rapide.
La version que j’ai pu voir est apparemment l’américaine (de 83mn) écourtée de huit minutes par rapport à la version anglaise, et c’est bien dommage pour pouvoir apprécier un film à sa juste valeur.