Dirk Bogarde joue les tueurs de vieilles dames dans ce petit thriller divertissant réalisé par Lewis Gilbert. L’avant-dernière apparition de Margaret Lockwood sur grand écran.
Cast a Dark Shadow (1955)
Réalisé par Lewis Gilbert
Ecrit par John Cresswell d’après la pièce de Janet Green
Avec Dirk Bogarde, Margaret Lockwood, Kay Walsh, Robert Flemyng, Kathleen Harrison…
Direction de la photographie : Jack Asher / Direction artisitique : John Stoll / Montage : Gordon Pilkington / Musique : Antony Hopkins
Produit par Herbert Mason
Thriller
82mn
UK
Edward Bare (Dirk Bogarde) est marié à une femme plus âgée que lui, Monica (Mona Washbourne). Quand il apprend que celle-ci va revoir son testament, il décide de la tuer. Mauvais calcul car la première version était nettement moins à son avantage. Et le voici, veuf, avec une belle maison et sans le sou. Mais voici qu’il rencontre un veuve, Freda (Margaret Lockwood).
Edward Bare (Dirk Bogarde) est un cynique qui cherche à vivre confortablement aux dépends d’une femme riche et qui de préférence ne va pas vivre trop longtemps. Mais il fait une grossière erreur en tuant Monica (Mona Washbourne), sa vieille épouse, quand elle décide de refaire son testament. Edward craint qu’elle veuille laisser l’argent à sa soeur, qui vit en Jamaïque, alors qu’en fait elle veut tout lui laisser ! L’avocat de Monica, Philip (Robert Flemyng) a de gros soupçons contre Edward mais ne peut rien prouver. Surtout qu’Edward a la bonne, Emmie (Kathleen Harrison), dans sa poche.
Néanmoins Edward n’a d’autre choix que de retrouver rapidement une épouse quand il apprend que Monica ne lui a laissé que la maison. Frieda, rencontrée sur le bord de mer, à Brighton, est également veuve et riche. Et il décide donc de la séduire et de l’épouser. Mais il apprendra à ses dépends que Frieda a un tempérament bien trempé et qu’elle ne compte pas se laisser manipuler, ni payer toute seule la totalité des factures du ménage.
Frieda et Edward font la rencontre de Charlotte qui vient acheter une maison. Edward veut en profiter pour se faire de l’argent facile mais Frieda est jalouse.
L’intrigue est pour le coup assez artificielle mais les scènes sont dialoguées avec soin et les coups de théâtre à la fin orchestrés avec une égale minutie. On peut passer un bon moment (d’autant que le casting est excellent et la photo très convenable) mais l’ensemble reste quand même assez paresseux.
Pour Dirk Bogarde, c’était en tout cas un pari assez osé. Il est devenu une star populaire grâce à la comédie « Doctor in the House » l’année précédente, mais refuse de se laisser coincer dans des rôles de gendre idéal. Pour cela, on peut dire que le rôle de l’assassin cynique de vieilles femmes, Edward, est bien choisi !
Pour la grande Margaret Lockwood, qui a triomphé aussi bien chez Hitchcock (The Lady Vanishes) que Reed (Night Train to Munich), ou dans les mélodrames Gainsborough pendant les années 30 et 40, il s’agit ici de la dernière apparition sur grand écran jusqu’à ce qui restera sa dernière apparition, tous écrans confondus, « The Slipper and the Rose: The Story of Cinderella » (1976) de Bryan Forbes. Entre ces deux films, elle continuera régulièrement à apparaitre sur le petit écran.
Le réalisateur Lewis Gilbert a une filmographie très variée, allant de la romance adolescente (Friends, 1971), à plusieurs films de guerre (Sink the Bismarck!) en passant par trois James Bond, un film sur la jeunesse du swinging London (Alfie, 1961) ou au film noir. Ici il adapte un peu paresseusement une pièce de Janet Green (elle signera par la suite plusieurs films très interessants avec Basil Dearden dont « Victim » avec également Dirk Bogarde, « Life for Ruth » et « Sapphire » qui traitent respectivement de l’homosexualité, des dangers des dogmes dictés par la foi et du racisme).
DVD zone 2 UK. Studio Simple Media. Version originale sans sous-titres