Une comédie romantique atypique et stylisée qui s’égare un peu dans la facilité et des choix discutables mais dégage un charme incontestable
Cashback (2006)
Ecrit et réalisé par Sean Ellis
Avec Sean Biggerstaff, Emilia Fox, Michelle Ryan, Erica Ellis, Jay Bowen, Shaun Evans,…
Direction de la photographie : Angus Hudson / Production design : Morgan Kennedy / Montage : Carlos Domeque et Scott Thomas / Musique : Guy Farley
Produit par Lene Bausager et Sean Ellis
Comédie dramatique / Romance / Fantastique
102mn
UK / BE
En dernière année des beaux arts, Ben n’arrive pas à se remettre de sa rupture avec Suzy. Pour occuper son esprit à autre chose, il prend un emploi de nuit dans un supermarché Sainsbury’s et à force de nuits blanches apprend qu’il peut arrêter le temps.
Vous l’avouerez, le pitch est surprenant. Pour son premier long, l’Anglais Sean Ellis développe un court métrage éponyme qui lui a valu une nomination aux Oscars et six récompenses dans des festivals.
Mais passer d’une idée qui fonctionnait en 18 minutes à un long métrage qui dure en l’occurence 102mn peut être sacrément casse gueule. Pourtant, et heureusement pour lui, sa recette initiale a franchi les obstacles pour être accueillie avec succès, « Cashback » en version longue emportant trois prix en festival et des critiques plutôt positives dans l’ensemble.
La retenue principale qu’on peut avoir vient du dispositif choisi pour raconter l’histoire. Les 2/3 du films sont racontés en voix off par Ben. Ce n’est pas un choix facile et si ça marche plutôt bien en l’occurence, les commentaires de Ben sont parfois superflus et tombent à plat. Bref, on est pas loin de l’effet de style un peu lourdingue.
Le film semble également hésiter sur le ton qu’il veut adopter entre un début plutôt dramatique et des moments de farce avec les collègues de Ben et son patron, plus loufoques les uns que les autres.
Mais on ne peut nier l’élégance de la réalisation et le charme un peu désuet de l’ensemble, Ben nous proposant un voyage dans le temps pour expliquer l’évolution de son éveil sexuel et sentimental. Alors ok, Sean Ellis se complait dans des scènes de nudité féminine pour illustrer l’obsession de son héros envers le corps féminin qu’en apprenti peintre, il passe des heures à étudier et dessiner sous toutes les coutures. On pourra en tout cas trouver cet étalage de jolis corps féminins un peu vaine. D’autant qu’elle donne une vision du corps féminin assez limitée et restrictive : toutes les jeunes femmes dévêtues ayant des corps de mannequin.
Depuis, Sean Ellis s’est efforcé de diversifier son répertoire en s’attaquant au thriller (« The Broken », 2008 et « Metro Manilla », 2013), la seconde guerre mondiale (« Anthropoid », 2016) ou encore l’horreur (« The Cursed », 2021).