Très beau film sur un personnage atypique et attachant, le rêveur et menteur Billy interprété de main de maitre par Tom Courtenay.

Billy Liar / Billy le menteur

Billy Liar (1962)

(Billy le menteur)

Réalisé par John Schlesinger

Ecrit par Keith Waterhouse et Willis Hall

Avec Tom Courteney, Julie Christie,…

Directeur de la photographie : Denys N. Coop / Montage : Roger Cherrill / Direction artistique : Ray Simm / Musique : Richard Rodney Bennett

Produit par Vici Films Productions et Waterfall Productions

Comédie dramatique

Tourné aux Studios de Shepperton

94 mn

UK

Wiliam Terrence Fisher (Tom Courtenay) est un jeune homme rêveur surnommé Billy Liar pour sa proportion à raconter des mensonges de taille surhumaine. Il se rêve dicateur, héros de guerre ou scénariste de génie, ce qui lui permet surtout de s’échapper de la morosité de son quotidien. Le retour de Liz (Julie Christie), une jeune femme libérée, lui fournira l’occasion rêvée de s’échapper. Mais en aura-t-il le courage ?

Billy est une jeune homme qui tente de s’échapper d’une réalité bien fade à ses yeux. Celle de la reconstruction économique de l’après guerre. Les maisons portant les stigmates de la guerre sont rasées pour faire place à des immeubles modernes, des grandes surfaces poussent comme des champignons devant les yeux ébahis des ménagères, déjà agrippées à leurs caddys,…

De son côté, Billy vit avec ses parents et sa grand mère dans une maison modeste. Parents désolés de voir leur progéniture si peu pressée d’aller travailler, et d’inventer des tas d’histoires rocambolesques au lieu de se consacrer à son travail de gratte papier dans un établissement funéraire.

Mais à force de fuire la réalité à toutes jambes, elle finit par le ratrapper. Deux de ses fiancées deviennent de plus en plus pressantes pour rencontrer ses parents et sa soeur imaginaire, et le pauvre Billy essaye tant bien que mal de récupérer la bague de fillançailles donée à l’une pour calmer la seconde. Son patron de son côté aimerait bien savoir ce où sont passés les 300 calendriers qu’il devait posté et qu’il a… caché dans sa chambre.

Liz est elle une femme indépendante, à mille lieues des deux pimbêches que Billy a promis d’épouser. Pourtant le côté rêveur de Billy l’attire, et elle est bien décidée de l’emmener avec elle à Londres pour qu’il se lance enfin dans sa carrière de scénariste.

Mais Billy est un vrai rêveur, et rien ne dit qu’il arrivera un jour à faire face à une réalité quelconque, même si elle est pleine de promesses.

« Billy Liar » est un classique de la nouvelle vague anglaise, mis en scène par le grand John Schlesinger, auteur d’une poignée de chefs d’oeuvre imperissables signés des deux côtés de l’Atlantique. La réalisation de Billy Liar, toute en fantaisie, qui jongle parfaitement entre rêve et réalité, est justement l’un des points forts du film.

Au casting, on retrouve deux grandes stars des années 60 ici au tout début de leur carrière : Tom Courtenay magnifique dans le rôle de Billy et qui avait triomphé peu de temps auparavant dans « The Loneliness of the Long Distance Runner » de Tony Richardson, ainsi que Julie Christie qui trouve ici son premier grand rôle. John Schlesinger donnera encore à Julie Christie deux très beaux rôles dans « Darling » (1965) et « Far from the madding crowd » (1967).

Pour l’anecdote, on trouve également dans le casting deux futures grandes stars de la télévision britannique : Leonard Rossister qui joue le boss de Billy (célèbre pour les séries « The Rising damp » et « The fall and rise of Reginal Perrin »mais qui aura une jolie carrière de second rôle au cinéma notamment dans deux Kubrick « 2001 » et « Barry Lyndon ») et Rodney Bewes qui joue l’ami de Billy (célèbre pour la série The Likely Lads).

En France, le film est disponible dans l’excellent coffret DVD « John schlesinger, la trilogie anglaise : un amour pas comme les autres, Billy le menteur, Darling ».

Coffret DVD FR. Studio Tamasa Diffusion (2012). Version originale sous-titrée en français. Bonus : « Terminus », réalisé par John Schlesinger, Lion d’Or Festival de Venise (33′) et livret