Review of: Biggles
Guerre / Aventures / SF / Famille:
John Hough

Reviewed by:
Rating:
3
On 28 décembre 2021
Last modified:28 décembre 2021

Summary:

Un film d'aventures très années 80 avec un soupçon de folie mais une réalisation et une interprétation trop plates pour qu'il réussisse son envol

Un film d’aventures très années 80 avec un soupçon de folie mais une réalisation et une interprétation trop plates pour qu’il réussisse son envol

Biggles (1986)

Réalisé par John Hough

Ecrit par John Groves et Kent Walwin d’après les personnages de W.E. Johns

Avec Neil Dickson, Alex Hyde-White, Fiona Hutchison, Peter Cushing, Marcus Gilbert,…

Direction de la photographie : Ernest Vincze / Production design : Terry Pritchard / Montage : Richard Trevor / Musique : Stanislas Syrewicz

Produit par Pom Oliver et Kent Walwin pour Compact Yellowbill et Tambarle

Aventures / SF / Guerre / Famille

92mn

UK / USA

Jim Ferguson (Alex Hyde-White), un jeune homme d’affaires new-yorkais, reçoit un soir la visite d’un homme mystérieux (Peter Cushing) qui se présente comme un agent secret britannique William Raymond. Il renvoie l’homme qu’il prend pour un vieux fou, mais quelques instants plus tard le voici projeté dans les tranchées en 1917 où il sauve Biggles (Neil Dickson) dont l’avion vient de s’écraser, avant de revenir chez lui, d’une manière tout aussi inexpliquée. Le lendemain, il reçoit à nouveau la visite du commandant Raymond, mais cette fois-ci il est bien décidé de lui demander des explications !

Biggles, pilote et héros de la première guerre mondiale est une création de l’écrivain britannique et ancien pilote de la Royal Air Force, W. E. Johns, qui à travers 95 histoires publiées entre 1932 et 1970 va vivre des aventures incroyables qui vont enchanter les jeunes lecteurs devenus grand. Monument de la littérature populaire outre-manche, Biggles aura droit aussi à une traduction française aux Presses de la cité entre 1946 et 1960.

S’il a connu les honneurs d’une série télévisée en 1960 chez les Anglais, il faudra néanmoins attendre 1986 pour que le cinéma se penche sur Biggles. Non en reprenant les aventures écrites par W.E. Johns, mais dans un scénario original qui reprend le héros, et certains de ses personnages, pour les propulser dans une histoire de voyage dans le temps (j’imagine que la réaction des fans, mais ce « Biggles » ne leur est pas vraiment destiné). Le scénario est l’oeuvre de l’Américain John Groves (qui a travaillé sur de nombreuses séries américaines) et le producteur anglais Kent Walwin qui officie ici à la fois au scénario et à la production.

Co-financement américain oblige, le co-héros du film est donc Jim, un jeune Américain (mais joué par un Anglais éduqué aux USA, Alex Hyde-White) qui se trouve être un « jumeau temporel » du pilote de la RAF, James ‘Biggles’ Bigglesworth. Ce dernier tente de récupérer des informations sur une arme révolutionnaire créée par les Allemands et qui pourrait changer le sort de la guerre. Mais chaque fois que sa vie est danger, Jim est propulsé dans le temps à sa rescousse !

Le scénario est des plus fantaisistes bien sûr et il ne faut pas trop se poser de questions (on ne saura jamais comment le commandant Raymond apprend l’existence de Jim mais qu’importe). « Biggles » est un film d’aventures SF tout public qui est censé divertir son public (qu’il connaisse ou pas les histoires crées par W.E. Johns). On navigue donc allègrement entre les Londres et New York contemporains, et les tranchées de 1917 au fil des aventures de nos deux héros.

Et il y a des jolis passages surtout dans les airs, que ce soit quand Biggles est pourchassé par son ennemi juré, le pilote allemand Eric Von Stalhein (Marcus Gilbert) ou quand Biggles survole le Tower Bridge en hélicoptère puis quelques secondes plus tard les tranchées. Les scénaristes ajoutent même une petite aventure de Biggles avec une ancienne espionne allemande (dans les romans, peu de figures féminines, « Biggles » était destiné aux jeunes garçons !).

Au-delà d’un scénario entre deux eaux (quitte à faire dans le fantaisiste autant aller jusqu’au bout !), le problème de « Biggles » vient surtout du manque de rythme de la réalisation du londonien John Hough, pourtant pas un débutant. En Angleterre, il a réalisé des épisodes de The Avengers, puis une poignée de films (« Twins of Evil », « The Legend of Hell House« , « Eyewitness », ‘Treasure Island’,…) avant de travailler pour Disney (« The Watcher in the Woods », « Escape to Witch Mountain ») et plus tard de signer quelques films d’horreur (« The Incubus » et « American Gothic »). Un réalisateur polymorphe, un excellent professionnel, mais qui ici signe une réalisation assez remarquable par sa platitude.

Autre gros défaut du film à mon goût, la prestation d’Alex Hyde-White dans le rôle de Jim. L’acteur est remarquable par son manque d’expression dans un rôle qui aurait presqu’eu besoin d’être surjoué pour devenir intéressant. Au-delà de sa prestation, il est vrai aussi que le rôle aurait mérité d’être accentué vers le comique (le héros improbable) pour contraster avec Biggles (le héros trop parfait).

A noter dans les rôles secondaires, la présence du fameux acteur anglais Peter Cushing qui faisait ici sa dernière apparition sur grand écran et qui a ensuite pris sa retraite pour des raisons de santé (il est mort en 1994).

Même si Biggles a loupé son public à sa sortie, il n’a pas encore fait l’objet d’une vraie redécouverte comme tant d’autres films des années 80. Dommage car ce « Biggles » reste quand même très divertissant, pur produit de son époque. A noter que « Biggles » est quand même disponible en blu-ray outre manche, mais n’a pas été à ma connaissance édité en support physique en France depuis la VHS.

Blu-ray UK. Studio Odeon (2015). Version originale (présence de sous-titres inconnue)