Un biopic trop classique et redondant autour d’une figure mythique de la musique du début des années 2000
Back to Black (2024)
Réalisé par Sam Taylor-Johnson
Ecrit par Matt Greenhalgh
Avec Marisa Abela, Eddie Marsan, Jack O’Connell, Lesley Manville,…
Direction de la photographie : Polly Morgan / Montage : Laurence Johnson et Martin Walsh / Production design : Sarah Greenwood / Musique : Nick Cave et Warren Ellis
Produit par Nicky Kentish Barnes, Debra Hayward et Alison Owen
Biopic
122mn
UK / France / USA
Après « Bohemian Rhapsody » (2018) consacré à Freddie Mercury et « Rocketman » (2019) à Elton John, voici un nouveau biopic consacré à une star britannique de la musique, cette fois-ci donc Amy Winehouse qui a atteint la consécration internationale dès son deuxième album « Back to Black » sorti en 2006. Album qui sera le dernier. La chanteuse meurt en 2011 d’une intoxication à l’alcool et a eu ainsi rejoint le club des 27 (regroupant toutes les stars mortes à ce très jeune âge et qui comprend notamment Brian Jones, Jimi Hendrix, Janis Joplin, Jim Morrison et Kurt Cobain).
La vie troublée de Winehouse a déjà été documentée en 2015 dans un documentaire britannique qui a rencontré un grand succès critique et public : « Amy » réalisé par Asif Kapadia. La question étant est-ce que « Back to Black » apporte quelque chose de nouveau ? malheureusement non. Et la courte vie d’Amy Winehouse, même personnelle avec ses démons qui ont fait la une des tabloïds (boulimie, alcool, violence,…), a été suffisamment documentée par des vidéos professionnelles ou amateurs (témoignages de leur époque où la vidéo est devenue omniprésente grâce au numérique) pour qu’une réinterprétation semble pratiquement inutile.
Le scénario est assez fidèle à sa vie, même s’il se consacre particulièrement à sa relation tumultueuse et violente avec Blake Fielder-Civil qui sera son mari pendant deux ans (2007-09) et à sa relation avec son père chauffeur de taxi, Mitch (joué par l’excellent Eddie Marsan) et sa grand-mère Lesley Manville (également très convaincante). Mais le scénario de Matt Greenhalgh originaire de Manchester et habitué des biopics (The Look of Love, Control et Nowhere Boy) est bien trop « sage » tout comme la réalisation de la londonienne Sam Taylor-Johnson (Nowhere Boy, Fifty Shades of Grey,…). Mais bon c’est aussi dans la nature même de ces biopics officiels.
Evidemment, comme tous ces biopics, le film repose largement sur les épaules de l’interprète principal, ici sur l’Anglaise Marisa Abela vue surtout dans la série BBC/HBO « Industry » (2020,-) sur la crise financière de 2008. Un pari risqué d’autant que les producteurs ont fait le choix de laisser l’actrice ré-interprété certaines chansons de Winehouse. C’est très casse-gueule, car Winehouse a une voix très distinctive. Cette décision a provoqué la consternation chez certains fans, mais n’étant pas un spécialiste de Winehouse, j’avoue que je n’ai pas été choqué. Et le film m’a donné envie de découvrir la musique d’Amy Winehouse (j’étais passé à l’époque sur ce phénomène trop médiatisé à mon goût), ce qui est quand même l’essentiel.
Reste que pour les fans d’Amy Winehouse et ceux qui veulent la découvrir, rien ne vaut le documentaire « Amy » ou tout simplement ses deux albums aux textes très autobiographiques.
Sorti dans les salles françaises le 24 avril 2024