Review of: The Look of Love
Drame:
Michael Winterbottom

Reviewed by:
Rating:
3
On 14 avril 2020
Last modified:14 avril 2020

Summary:

L'histoire tragique du roi de Soho, Paul Raymond. Une réalisation soignée et un Steve Coogan très en forme mais le résultat est un peu trop propret

L’histoire tragique du roi de Soho, Paul Raymond. Une réalisation soignée et un Steve Coogan très en forme mais le résultat est un peu trop propret

The Look of Love (2013)

(A very Englishman)

Réalisé par Michael Winterbottom

Ecrit par Matt Greenhalgh

Avec Steve Coogan, Imogen Poots, Tamsin Egerton, Anna Friel, Matt Lucas, David Walliams,…

Direction de la photographie : Hubert Taczanowski / Production design : Jacqueline Abrahams / Montage : Mags Arnold / Musique : Antony Genn et Martin Slattery

Produit par Melissa Parmenter

Biopic

UK / USA

1992. Paul Raymond (Steve Coogan) est l’homme le plus riche d’Angleterre, le roi de Soho. A la tête d’un empire bâti sur l’érotisme et l’immobilier, il doit pourtant faire face à la mort par overdose de sa fille Debbie ( Imogen Poots). Seul dans son immense loft, il se remémore son passé.

« The Look of Love » est un biopic consacré à Paul Raymond (1925-2008). Geoffrey Quinn de son vrai nom a grandi à Liverpool avec sa mère (son père les a quitté quand il avait cinq ans). Il commence sa carrière dans le showbiz comme mentaliste, puis décide de se lancer dans l’érotisme. A l’époque les spectacles de femmes nues sont très encadrés (elles n’ont pas le droit de bouger sur scène). Pour contourner la loi, Raymond a donc l’idée d’ouvrir un club privé ouvert seulement aux membres, le Raymond Revuebar strip club qui ouvre ses portes à Soho en 1958. Ce sera le début de sa fortune. Durant les années 70 et 80, il achètera une bonne partie du quartier de Soho, établissant un véritable empire immobilier. Après la mort de fille Debbie, son empire continuera de prospérer, mais il vivra ses dernières années en reclus jusqu’à sa mort en 2008.

« The Look of Love » traite de la période allant de 1958 à 1992. L’idée du film vient de l’acteur comique Steve Coogan qui était passionné par le personnage de Paul Raymond. Il a réussi à convaincre le réalisateur Michael Winterbottom avec lequel il a collaboré sur de nombreux projets depuis « 24 Hour Party People »en 2002.

Bien évidemment, vu son sujet, les femmes nues sont légion dans « The Look of Love » mais s’il y a un côté forcément un peu voyeur à un tel spectacle, le coeur du film est dramatique. Si Paul Raymond est devenu l’homme le plus riche d’Angleterre, et a passé sa vie entouré des plus belles femmes, ce ne s’est pas fait sans dommages collatéraux. Avec au premier rang, ses enfants. Son fils Howard a vécu avec sa mère et n’a eu que peu de relations avec son père. Et Paul Raymond a entrainé sa fille Debbie dans un milieu de paillettes qui s’est révélé destructeur pour elle. Se rêvant chanteuse et vivant dans l’ombre de son père, Debbie s’enfonça dans la drogue, et finit par y perdre la vie.

« The Look of Love » bénéficie d’une réalisation soignée de Winterbottom (un réalisateur très doué capable de filmer dans tous les genres), et Steve Coogan campe parfaitement ce personnage plus grand que nature. Mais le film reste un peu trop en surface – peut-être parce que finalement Paul Raymond était un homme assez secret et qu’il était difficile d’entrer dans son inimité sans déborder vers la fiction.

Du coup, « The Look of Love » reste un peu trop propret et respectueux de son sujet. Et c’est souvent le problème avec les biopics. Quant à la morale de cette histoire, elle est bien connue. Quand un homme cherche le pouvoir, la gloire et l’argent, il y a souvent un prix à payer. Nul doute que pour Paul Raymond, ce prix a été bien trop élevé.

DVD/blu-ray FR. Studio StudioCanal (2013). Version originale sous-titrée en français et version française; Bonus  interview de Michael Winterbottom