Un film de guerre en hommage à la Royal Air Force et qui se déroule quasiment intégralement sur le plancher des vaches.

Angels One Five

Angels One Five (1952)

Réalisé par George More O’Ferrall

Ecrit par Derek N. Twist d’après une histoire de Pelham Groom

Avec Jack Hawkins, Michael Denison, John Gregson, Dulcie Gray, Cyril Raymond, Veronica Hurst,…

Directeur de la photographie : Christopher Challis

Produit par John W. Gossage et Derek N. Twist pour Associated British Picture Corporation (ABPC)

Guerre / Drame

98 mn

UK

L’officier pilote Baird (John Gregson) vient d’arriver à la base aérienne de l’escadron « Pimpernel » auquel il est affecté. Il fait une entrée remarquée en crashant son avion dans le jardin du responsable du centre d’opération. Centre où il va se retrouver contre sa volonté en guise de punition.

Voici un film de guerre à l’honneur de la Royal Air Force qui se déroule quasiment intégralement à terre avec de longues séquences dans le centre d’opération d’une base aérienne. Pas très sexy donc a priori, mais ça n’a pas empêché « Angels One Five » d’être le neuvième plus gros succès au box office britannique en 1952. Et huit ans plus tard « Sink the Bismarck! » reprendra le même modèle en l’appliquant à la Royal Navy.

Le film suit principalement le personnage de Baird, nouveau venu individualiste et un peu trop sûr de lui, qui a un peu de mal à s’intégrer parmi ses camarades. On comprend que le personnage, forte tête, est là justement pour montrer qu’il ne suffit pas d’être un bon pilote mais que l’esprit d’équipe est très important, mais Baird n’est pas vraiment sympathique et a dû mal à se décoincer, ce qui ne lui attire pas non plus la sympathie du spectateur qui pourra lui préférer en fait tous les autres personnages, du commandant de la base surnommé The Tiger (très bon Jack Hawkins), droit dans ses bottes mais humain et très compréhensif (même face à la rigidité de Baird) à Dulcie Gray, femme de militaire, qui en dépit de son statut de civile refuse de quitter la base, gère le centre d’infirmerie et joue l’entremetteuse pour trouver une petite amie au frigide Baird (un exploit !).

Bon pour être réussi, un film n’a pas forcément besoin d’un héros charismatique et sympathique. Mais la réalisation arrive mieux à mettre en valeur les moments comiques que ceux d’émotion, ce qui finit par génèrer une certaine distance et un manque d’empathie. Les moments d’humanité viennent en fait plutôt à travers des séquences humoristiques. On pourrait presque se croire dans une comédie. Ceux ci sont en tout cas mieux traitées que les moments dramatiques.

« Angels One Five » garde pour principal intérêt de nous montrer l’envers du décor du centre des opération d’une base aérienne. Le titre du film fait référence au langage codé utilisé dans ces centres, langage qui est largement repris dans le film (ainsi les premières minutes sont volontairement quasiment incompréhensibles pour un non initié).

Le réalisateur et producteur George More O’Ferrall a été le premier réalisateur de la télévision britannique en 1936. Il continuera à y travailler jusqu’au début des années 60. « Angels One Five » est son premier film pour le grand écran. Suivront cinq autres films et un segment d’un film à sketchs en à peine quatre ans avant son retour définitif à la télé en 1956 !

John Gregson, qui incarne Baird, était un acteur populaire dans les années 50 (où il a tourné dans un certain nombres de comédies pour Ealing et la Rank). A partir des années 60, il se tournera surtout vers la télévision, où il a notamment été la star principale de plusieurs séries dont le classique « Gideon’s way » (1964-67) qui lui vaudra une reconnaissance populaire durable.

[xrr rating=6/10]

DVD / Blu-ray zone 2 UK. Studio Optimum Home Releasing. Version originale sans sous titres