Deux des studios mythiques de l’horreur made in Britain pourraient bien faire leur retour prochainement. Ironiquement, les deux annonces distinctes sont arrivées à quelques semaines de distance en plein mois d’août alors que personne ne s’y attendait.

Amicus films, fondé par les américains  Milton Subotsky et Max Rosenberg, a été en activité de 1962 à 77. Il s’est fait connaitre notamment pour ses anthologies horrifiques – de « Dr. Terror’s House of Horrors” à “From Beyond the Grave” (trouvables en France chez l’éditeur ESC).

Et c’est aujourd’hui bien une anthologie horrifique signée par Amicus qui est annoncée : « In the Grip of Terror ». Celui qui s’est donné pour mission de relancer le studio mythique n’est pas tout à fait un inconnu pour les fans du genre horrifique. Il s’agit du réalisateur-producteur indépendant écossais Lawrie Brewster. Ce dernier (à travers Hex Studios) tente de relancer le cinéma de genre indépendant au Royaume Uni. Il fait partie en cela d’une vague actuelle de retour au films de genre (malheureusement trop souvent trop fauchés pour ressembler à quelque chose) incarné par d’autres figures comme Charlie Steeds (Dark Temple Studios) ou Scott Jeffrey (Jagged Edge).

On l’aura compris, si Brewster a conclu un accord avec la famille de Subotsky pour relancer Amicus, il n’a pas un sous. C’est donc logiquement en passant par une campagne kickstarter qu’il va tenter de financer le premier film qui doit marquer le retour d’Amicus : « In the Grip of Terror ».

Concernant la Hammer, la situation est un peu différente. Le studio qui a connu la gloire à la fin des années 50 en modernisant les films de monstre produits par Universal une vingtaine d’années plus tôt, avait fermé les portes dans les années 80. Le rachat par le producteur néerlandais John de Mol en 2007 est suivi d’un retour à la production avec une web série « Beyond the Rave » puis plusieurs longs métrages dont le plus gros succès demeure « The Woman in Black » (2009) avec Daniel Radcliffe.

Il y a deux ans on avait appris que le distributeur Nework avait signé avec la Hammer pour la création de Hammer Studios Ltd. Mais on a guère eu l’occasion d’en savoir plus car le directeur et co-fondateur de Network, Tim Beddows est décédé un an plus tard, emportant rapidement Network dans la tombe (l’éditeur, l’un des plus gros en matière d’édition de films et séries britanniques de patrimoine, a été mis en faillite en juin dernier).

Le 31 août, Variety a révélé en exclusivité que la Hammer avait été racheté par le producteur britannique de théâtre et de spectacles vivants, John Gore, qui à 61 ans possède un empire qui s’étend du West End à Broadway. De nouveaux projets devraient être communiqués rapidement. Pour l’instant, la Hammer a déjà décidé de soutenir la sortie de « Doctor Jekyll », une nouvelle adaptation du roman de Stevenson avec Eddie Izzard et qui devrait sortir sur les écrans à la fin de l’année.

Variety cite Gore : « Depuis mon enfance, j’ai toujours été enchanté par la magie de Hammer Films. Ses histoires, ses personnages et sa place unique dans le patrimoine et le cinéma britanniques ont été source d’inspiration et d’émerveillement. Aujourd’hui, alors que je suis à la tête de ce studio emblématique, mon engagement est double : célébrer et préserver l’héritage inégalé de Hammer et inaugurer une nouvelle ère de narration qui captive le public du monde entier. Avec un investissement important et une nouvelle vision créative, nous veillerons à ce que l’esprit de Hammer non seulement perdure mais prospère à l’ère moderne. »

Dans les deux cas, que ce soit pour Amicus et Hammer, on espère que ce sera un retour flamboyant. Mais comme nous l’a montré la précédente tentative de renaissance de la Hammer, il est difficile de faire revivre des studios qui sont liés à des périodes bien précises. Qu’est-ce que pourrait être aujourd’hui un film de la Hammer ou d’Amicus ? N’est-ce pas même un contresens ?